Une moto mythique, une petite ville anglaise humide, des copains et la vieille Maggy Thatcher qui casse sa pipe. Avec ces ingrédients souvent savoureux Michel Constant retrace le portrait d’un époque et raconte une aventure d’amitié et de combat. Son dessin est clair, enjoué et le ton de son récit fait du bien au cœur. Une belle aventure avec des sentiments, qui fait sourire et dont on sort l’espoir en bandoulière. Ce qui n’est pas fréquent.
La Dame de fer est allé en enfer. C’est la joie à Kingsdown dans le Kent en avril 2013. Au pub, Donald offre une tournée générale. Il envoie à ses deux amis d’enfance Abby et Owen une lettre annonçant sa mort prochain et son envie de les revoir. En 1985 les deux jeunes gens étaient plus ou moins amoureux de la jolie Abby. Owen avait réussi à sauver la moto de son ami Monsieur Jenkins acculé à la ruine par des joueurs professionnels qui lui ont volé ses terres. La moto c’est une Norton Manx, un mythe à deux roues et sauvage comme un mustang. Owen la cache avec l’aide de Donald et Abby. En 2013 les trois amis se retrouvent et évoquent leur jeunesse et leurs tentatives pour domestiquer la Norton qu’ils vont tenter de remettre en état. Le maire de ville est au milieu de combines diverses mais les trois copains ont un projet avec une remarquable cuisinière, Béatrice, atteinte du syndrome de Tourette.
Le tour de force de Michel Constant est d’avoir eu le talent d’écrire une histoire pleine de vie qui rend parfaitement l’ambiance anglaise de ce début de siècle toujours marqué par l’ère Thatcher, les grèves et la misère sociale. Ce sont des gentils qui veulent vivre leurs passions et leurs rêves. Une amitié aussi sans fausse note, un peu dramatisée mais c’est compréhensible pour que le scénario accroche. Le dessin est lui aussi d’une rare fraicheur, précis, clair, efficace malgré la grisaille locale. On y prend vraiment plaisir à cette balade scandée par les rugissements de cette indomptable Norton.
La Dame de Fer, Futuropolis, 15 €
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