Comédie du Livre 2016 à Montpellier, Mattotti, l’Italie, la Jeunesse et une pincée de BD

Une Comédie du Livre égale à elle-même à savoir un rendez-vous littéraire et convivial où auteurs et public se retrouvent dans un conformisme de bon aloi et qui a du mal à se remettre en question ou vraiment innover. Cette année l’Italie était l’invitée de l’édition 2016 dont Lorenzo Mattotti, illustrateur et auteur de BD, a signé l’affiche. Les allées de l’Esplanade de Montpellier ont reçu depuis le 27 mai et jusqu’au 29 mai des visiteurs toujours aussi nombreux à travers dédicaces, ateliers et animations diverses qui ronronnaient gentiment. On notera par contre la diversité et la qualité des stands Jeunesse. Seules les bulles de BD ont eu beaucoup de mal à pétiller sur l’Esplanade. Et pour cause.

On a déjà regretté que la BD soit le parent pauvre pour ne pas dire ignoré désormais de la Comédie. Certes, on pourra dire Mattotti et se glorifier que l’auteur, à lui seul, symbolisait pour l’organisation le devoir accompli en faveur du 9e art. Le voir à Montpellier était effectivement un évènement. Il fallait par contre la chercher la poignée d’auteurs disséminée au fil des stands et des casaques des libraires généralistes. Hormis Antonio Altarriba (auteur espagnol déjà là en 2015) et son dessinateur Kim pour leur album L’Aile brisée et qui animaient un atelier jeunesse, la plupart des auteurs invités étaient des régionaux de l’étape. Ce qui n’enlève rien au plaisir de retrouver Fabcaro primé par les libraires BD, Fabrice Erre, Ptiluc, Fenech ou Jean-Michel Arroyo. Mais elle était un peu perdue la BD face à l’afflux massifs d’auteurs de livres tous sûrement passionnants si l’on croit les argumentaires lus ici et là et qui ignoraient le 9e art. A croire que le nombre d’auteurs généralistes présents se veut l’un des atouts de la Comédie.

BD donc aux abonnés presque absents. Ce n’est sûrement pas un hasard. Il y a une sorte de snobisme à traiter la BD comme un parent pauvre de la littérature, à créer des frontières parfois légèrement méprisantes ou pire, comme cette année, absorber sans distinction visible la BD réduite à une figuration de principe. Mais on se trompe sûrement. N’a-t-on pas entendu ou lu que Philippe Saurel était pour un véritable évènement BD à Montpellier ? Donc en dehors de la Comédie, ce qui expliquerait peut-être la pauvreté quantitative de l’édition 2016.  A suivre ?

J-L. T

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