Les Enfants de la Résistance s’exposent à Angoulême jusqu’à fin décembre 2022. Et le tome 8 vient de sortir, Combattre ou mourir. On ne présente plus la série de Vincent Dugomier et Benoît Ers. Un trio d’ados deviennent par conviction, soif de liberté dans une France occupée par les Allemands, les acteurs puis les chefs anonymes d’un réseau Lynx de plus en plus important. Sabotages, filières d’évasion des pilotes abattus comme dans le dernier album ou des familles juives, personne ne sait que François, Eusèbe et Lisa sont des résistants très actifs. L’occasion pour les auteurs de replacer défaite, Occupation puis Libération dans son contexte avec le sacrifice de tout ces Français qui sont morts, ont été déportés pour ne pas avoir renoncé. Un nouvel épisode qui traite d’un sujet méconnu et pourtant vital pour le moral, le recrutement, celui de la presse clandestine qui se battait aussi contre la collaboration et ses âmes damnées de la Milice.

Une imprimerie où les tracts de la Résistance sont fabriqués, les Allemands qui débarquent sur dénonciation abattent les clandestins. Combattre ou mourir, François et Eusèbe savent rapidement ce qui s’est passé et se retrouvent obligés de faire disparaitre le stock de papier, le convoyer à plus de 200 kms de là. Lisa, elle qui parle allemand est embauchée à la Kommandantur grâce au maire. Une occasion en or pour infiltrer la Gestapo et la SS qui les traquent. Un jeu dangereux. Les Alliés ont débarqué en Sicile, l’Italie pause les armes. Mais il faut aller voir où est caché le papier. Un stock important gardé par un homme qui semble bien connaître ce que sont les camps nazis. François trouve un camion conduit par Fernand. qui a perdu sa flamme pour Pétain alors que maintenant les Alliés sont en Italie. François et Fernand vont tenter l’impossible.

Vincent Dugomier a depuis le début maîtriser toutes les embuches d’une bonne série sur la Résistance. Une documentation en béton, travaillée, une crédibilité des personnages, des lieux que le dessin de Ers ne fait qu’amplifier, certifier. La presse clandestine qui a joué un vrai rôle fédérateur, d’information face à une presse aux ordres et à une BBC plus concise, est la vedette méritée de cet épisode qui se termine par un dossier passionnant. Le stylo était une arme mais il fallait pouvoir imprimer, diffuser au péril de la vie de ceux qui étaient à la source. L’aventure est en plus scandée par des faits comme le faux soldat alsacien, un SS du SD, ou les maquis refuge dont on ne pouvait partir pour cause de sécurité qui ont recueilli entre autres les réfractaires du STO. Une fois de plus un album parfait.

Les Enfants de la Résistance, Tome 8, Combattre ou mourir, Éditions Le Lombard, 11,50 €