Patience, Clowes joue avec Wells

Dans les nominés pour les Fauves d’Or en 2017, Patience de Daniel Clowes est un OVNI de 184 pages. Une histoire d’amour, sociale, qui surfe sur la SF avec un scénario au demeurant assez alambiqué qui aurait plu à Wells. Mais Clowes a une grande qualité une fois qu’on a pris une grande inspiration c’est qu’il étonne, piège son lecteur. Avec Patience pour couple amoureux il vaut mieux avoir une bonne capacité à l’apnée. Pour le dessin on dira qu’il reste très marqué US avec un graphisme parfois superficiel. On a gardé pour l’été ce « monument ».

Patience

2012, un couple apprend que elle est enceinte. Amour, joie et angoisse dans une Amérique difficile. La jeune femme, Patience, a échappé à une vie ingrate, s’inquiète pour l’avenir, le réchauffement climatique. Pas de boulot en vue et un ex qui est devenu une star de la TV. Et lui, Jack, a été viré, fais des petits jobs et ne lui a pas avoué la vérité. Situation compliqué avec le bébé avenir. Quand il rentre chez lui il la trouve morte dans le salon. Coupable idéal, prison mais finalement libéré car le vrai coupable a été trouvé. Treize mois après le meurtre, il part en chasse, négocie des interviews. Trouve un suspect en face de chez lui. Il reçoit alors une information incroyable. 2029 Jack a vieilli et fait un esclandre dans un bar. Et se retrouve à se confier à une prostituée. On commence alors à effleurer la vérité incroyable.

La progression narrative est classique, avec ses rebondissements, ses nouvelles pistes qui vont permettre de bâtit la suite du récit. On pense à la Quatrième dimension avec des mélanges de scénario qui demandent attention. On se perd un peu dans des périodes trop calmes. Pas la peine d’en rajouter pour ne pas nuire au suspense dans ce curieux voyage au sein d’une Amérique qui a aussi son rôle à jouer. Jack est le fil rouge, les dialogues ne sont jamais neutres. On a aimé cependant la fin.

Patience, Delcourt, 28,50 €

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