On n’a pas vraiment idée de nos jours que l’Amérique, futur USA, était un territoire inconnu, mystérieux encore au début du XIXe siècle. Repousser les frontières, trouver des routes, des fleuves navigables, s’allier si possible aux tribus indiennes qui n’avaient pas vu encore de Blancs, ce sera la mission de l’expédition Lewis et Clark, d’une poignée d’hommes qui réussira à rallier côte Est et Ouest. Mais à quel prix. Sandro est au dessin très documenté sur un scénario travaillé, étudié de Philippe Thirault (Ô Verlaine) qui s’appuie sur la vérité historique en permanence. Un sujet maintes fois traité mais qui, cette fois, mélange habilement grande et petite histoire.
En 1803 la France a vendu pour des clopinettes la Louisiane aux Américains. Il faut savoir que la Louisiane ce n’est pas que La Nouvelle Orléans mais un territoire énorme qui recouvre plusieurs futurs états du Nord au Sud. Le président Jefferson mandate Lewis pour explorer le Missouri trouver la liaison avec le fleuve Columbia jusqu’au Pacifique. Un défi que Lewis accepte flanqué du lieutenant Clarke, un budget conséquent et 45 hommes tous aguerris. Départ en 1804, Clark n’attend pas Lewis et déjà les obstacles s’accumulent. Aucune assistance à attendre et obligations de ne pas se faire d’ennemis avec les tribus rencontrées. Un seul homme mourra, le sergent FLoyd. On commence à évoquer des traités qui ne seront pas tenus. L’expédition progresse grâce à des trappeurs canadiens dont un couple qui sera la cause de la réussite, Toussaint Charbonneau, interprète et trappeur avec son épouse amérindienne Sacagawea, dont les connaissances aideront et sauveront même l’expédition.
La route de l’Ouest était ouverte. Lewis n’en fut pas vraiment récompensé. Une épopée de deux ans à la mesure des enjeux, des études scientifiques, cartographiques, du courage d’aventuriers structurés cependant par leurs formations militaires face à un monde sauvage qui n’allait pas le rester longtemps. Moins d’un siècle plus tard, ce en serait plus qu’un lointain souvenir mais restera une des grandes pages de l’histoire US. Un dossier historique termine l’album signé par Stéphane Dugast.
Lewis & Clark, À la découverte de l’Ouest, Glénat, 15,50 €
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