Une belle histoire Jeunesse, pas banale, qui mine de rien touche à un phénomène qui monte en puissance, le harcèlement d’enfants par d’autres, violents, qui passe aujourd’hui souvent par le net. Mais avec ce Chaque jour Dracula on mélange habilement les genres, en finesse. Dracula est bien un petit vampire mais sait se raisonner malgré sa tristesse. Loïc Clément revient en fait sur sa propre enfance et sur des cas autour de lui. Dracula est bien seul fasse à son problème et aux abrutis en herbe qui le persécutent. C’est aussi souvent le cas dans nos écoles. Au dessin Clément Lefèvre, joli trait qui séduit, charme et émeut. Il avait adapté la chanson de Vian, Le Déserteur.
Le jeune Dracula est un bon élève mais un trio de chenapans sans cervelle l’ont pris comme souffre-douleur. Dracula ne fait pas de sport, supporte mal le soleil. Il n’est pas encore la star des vampires. Sa maîtresse, Madame Stoker ne se rend pas compte de sa malheureuse situation. Dracula encaisse railleries, méchancetés, et des coups aussi. A la cantine les petits crétins lui font manger de l’ail, boire de l’eau bénite. Il se plaint à son père qui a une vision assez philosophique de la chose. Les tourmenteurs ne sont-ils pas aux aussi des victimes ? Dracula s’en fiche pas mal. Il va réagir face au chef de la bande, marquer des points mais la vengeance sera terrible. Un médecin ami de la famille va permettre à Dracula de se confier. Et son père va être très en colère. Heureusement il est végétarien.
Vraiment une histoire qui doit séduire les plus jeunes mais qui n’est pas sans charme aussi pour les plus âgés si ce n’est que parce qu’elle est importante pour comprendre ce que peut être la détresse d’enfants harcelés. Avec, et c’est terrible, parfois des morts pour conséquences. Certes, cela a toujours existé le grand qui voulait des sous et rançonnait les petits, les moqueries méprisantes, la bêtise, la jalousie. Faire le dos rond sauf que la limite peut être vite franchie. Danger. Loïc Clément a donné vie à un petit héros familier, mais pas dans la norme donc différent. Il implique les parents car ils sont des miroirs pour les enfants qui tels des perroquets pas savants se font écho de ce qu’ils entendent à la maison. Écouter l’enfant qui a peur de se confier, c’est primordial. Se défendre n’est pas facile, Clément le montre dans ce récit intelligent et subtil. Quelques portraits de vampires clôturent avec humour l’album.
Chaque jour Dracula, Delcourt Jeunesse, 10,95 €
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