On connait les facettes étonnantes et variées du talent de Clarke. De Mélusine à Dilemna, Clarke signe Mondes Obliques dans la lignée de ses Réalités obliques aussi. Du noir très serré en forme d’histoires courtes aux ombres angoissantes dans lesquelles les personnages de Clarke sont toujours entre réalité et cauchemar. On frissonne et on se laisse embarquer dans ces voyages au bout de la folie ou de la mort. La raison aurait-elle abandonnée le monde des vivants ? A voir avec Clarke.
Naître le matin, mourir le soir, laisser une trace est compliquée. Encore que du haut d’une tour en ville avec un fusil à lunettes. Et un ventriloque qui donne ses organes à sa poupée pour que leur duo refonctionne ? Un dingue ? Pas dans sa logique. L’amour toujours pour une belle créature, est-ce de la voir flotter dans l’eau au bout d’une chaîne ? Il faut croire. Un cosmonaute qui nomme les étoiles accroché pas son scaphandre à une navette spatiale en perdition, il a de la constance mais plus d’oxygène. Suicides divers, désespoir par l’espérance, folie extraordinaire, panique à bord, n’en jetez plus la cour est pleine.
Pas d’humour ou alors sombre comme un puits sans fond. Dépressifs s’abstenir et pourtant il y a de la poésie dans les récits de Clarke. A la Verlaine ou à la Rimbaud, Baudelaire revisité par Poe. On est pris au piège dès les premières pages. Quelle sera la nouvelle accroche qui renvoie d’histoire en histoire ? Addiction à l’angoisse et au délire raisonné, le pire. Clarke aurait eu tort de nous en priver. Dessin éclatant, un beau bouquin carré à marque page qui met en valeur l’inattendu contenu.
Mondes obliques, Le Lombard, 16,45 €
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