C’est une nouvelle de Thilde Barboni, Hiroshima fin de transmission. L’avoir adaptée sous le titre de Hibakusha est un hommage à son originalité et à ses qualités certes scénaristiques, romanesques mais avant tout humaines. Ludwig est allemand. On est en 1944, il parle japonais et on l’envoie en mission au pays du Soleil Levant allié du Reich. Son destin va se confondre avec les évènements d’une guerre qui finira en apocalypse. Thilde Barboni (Agence Interpol) signe sa propre adaptation et Olivier Cinna le dessin.
Ludwig rencontre une jeune femme qu’il prend en stop et qu’il effraie quand il lui dit ses fonctions nazis. Elle lui laisse un pendentif sur lequel figure une étoile juive. Ses supérieurs envoie Ludwig au Japon comme traducteur de documents confidentiels. Il y a passé son enfance. Il y retrouve un ami japonais qui l’a blessé l’obligeant à marcher avec une canne. A Hiroshima, une jeune Japonaise le soigne et il en tombe amoureuse au moment où l’Allemagne capitule en mai 1945. Désormais les Allemands sont devenus ennemis des Japonais. Ludwig découvrent dans les documents qu’il traduit les horreurs commises par son pays et le Japon.
Il faut préserver bien sûr tout ce qui fait le suspense de Hibakusha, terme qui désigne les survivants à l’explosion atomique. Cinna a parfaitement intégré avec beaucoup de talent et de grâce le coup de pinceau des artistes japonais. Un cahier graphique superbe termine l’album qui replace dans un contexte historique dont il faut se souvenir une histoire d’espoir et de passion. A rapprocher du film de Resnais, Hiroshima mon amour.
Hibakusha, Aire Libre Dupuis, 16,50 €
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