Christophe Gibelin sera le vendredi 24 avril en dédicace à la librairie Azimuts à Montpellier. Passionné d’aviation (Les Ailes de plomb), au dessin à la fois très personnel et d’une rare précision, Christophe Gibelin signe un diptyque, Typhoon (Paquet). Deux pilotes belges qui volent dans la Royal Air Force et se battent contre l’Allemagne vont voir leurs destins se croiser en Angleterre. Une de leurs actions aura des conséquences dramatiques pour la Belgique occupée. De l’excellent Gibelin sur fond d’évènements authentiques qui, après Montpellier, sera à Alès le 25 avril. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Christophe Gibelin, tout est vrai dans votre histoire, ces pilotes belges qui veulent mitrailler la Gestapo de Bruxelles, le cadavre d’un inconnu en uniforme allemand qu’on y retrouve, le réseau démantelé ?
Tous les éléments sont vrais mais j’ai mélangé deux vies en une seule. L’attaque de l’immeuble de la Gestapo à Bruxelles a bien eu lieu. Pour le cadavre inconnu cela fait partie de ces légendes d’après guerre pour lesquelles on n’a pas de données fiables. Je voulais en mixant tout cela montrer la Belgique pendant l’Occupation et les conséquences.
Votre héros, De Seys, existe ?
Oui mais c’est en fait Jean de Selys. Je suis resté fidèle à sa nationalité, cela avait un petit côté exotique qui mettait en relief la France par comparaison. Pour Raymond le pilote qui vole avec De Seys je me suis servi des mémoires de Charles Desmoulins que je fais mourir dans mon histoire. Tous ces éléments m’ont permis de créer la trame du récit.
Vous avez été édité chez Paquet.
Oui, dans la collection Cockpit qui se prête bien à ce genre d’aventures. Avant je ne faisait pas d’album avec des avions à toutes les pages. Romain Hugault est le fer de lance de Cockpit. Faire un album c’est bien mais il faut le diffuser. Paquet touche les libraires bien sûr mais aussi les meetings avec un accès à un public très ciblé pour ce genre d’albums.
Vous avez doublé l’action de Typhoon par une histoire d’amour ?
C’est un trio, les deux frères et Mathilde. Jean est pilote et évadé de Belgique occupée. Simon est resté pour résister sur place et aux côtés de Mathilde dont les deux frères sont amoureux. Dans le tome 2 je me rapproche plus de ce que vont faire Mathilde et Simon en Belgique. Je mettrai plus l’accent sur la Résistance et le réseau auquel ils appartiennent.
C’est une histoire que vous aviez en tête depuis longtemps ? Vous êtes très précis dans votre dessin. Les uniformes, les avions évidemment mais par exemple cette fois tout le matériel utilisé par les résistants et parachuté par les Anglais.
Depuis 1990 environ après avoir lu les mémoires de Desmoulins. Pour la précision c’est un énorme travail de documentation. Cela me prend beaucoup de temps. En moyenne sur un jour de travail toute la matinée. Cela dit je peux prendre quelques libertés comme dans Typhoon regrouper plusieurs escadrilles ce qui ne correspond pas à la réalité des journaux de marche.
Comment travaillez-vous ?
Je commence par un story-board très succinct comme je le montre dans le cahier graphique à la fin de l’album. Et en petit format. Ensuite tout ce fait sur écran, sur tablette. Il n’y a ni crayonné ou encrage papier. Tout est informatique. Ce qui devient de plus en plus le cas chez les auteurs. C’est une chaîne logique en particulier quand vous voulez être sûr que vos couleurs seront respectées à l’impression. Vous transmettez vos fichiers.
Donc pas d’originaux ?
Non. Mais je comprends parfaitement la vente de planches car la BD fait très mal vivre les auteurs et la vente de planches originales est un complément souvent nécessaire pour boucler le mois.
A quand la fin de Typhoon et quels projets ?
Le tome 2 du diptyque dans un an, je pense. J’ai mis deux ans et demi depuis Les Ailes de plomb. Des projets ont capoté dans des genres très divers. Des collaborations, une adaptation. J’avais besoin de peaufiner encore ma technique, les visages. Des mises au point. J’ai une idée de scénario à Toulouse pendant la guerre d’Algérie. Mais je ne mélange pas les projets. Quand je pense au prochain album, j’ai du mal à finir celui sur lequel je travaille. Cela dit je ne me refuse rien comme idée. Par contre, je pourrai devenir scénariste mais pas dessinateur pour un scénariste.
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