Il a marqué à plus ou moins juste titre au moins deux générations. Icône charismatique de la liberté révolutionnaire des années soixante, Ernesto Che Guevara souriait sur les posters en noir et blanc qu’il était de bon ton de placarder dans sa chambre d’ado. Ses derniers jours et sa mort sont le dernier épisode mis en scène d’une vie pas aussi simple ni parfaite que ce qu’on en dira longtemps. Il reste pourtant dans la mémoire collective comme un héros sans peur et sans reproche sur les traces duquel la collection Reporters a envoyé après le sud ségrégationniste des USA pour son premier tome, le jeune journaliste Yann Koad prêt à tout pour un scoop. Renaud Garreta et Laurent Granier sont au scénario de ce copieux et nerveux reportage. Gontran Toussaint est au dessin d’un album qui si graphiquement est bien fait, pèche par contre dès le départ par ses textes un peu trop copieux et difficilement lisibles.
A Cuba en 1967 Yann Koad tente de remonter la piste du Che. Il finit par savoir qu’il serait en Bolivie pour y semer les graines de la révolution. Yann va se heurter aux réseaux locaux et à la police sans oublier les services spéciaux américains qui tirent les ficelles. Grâce à l’appui d’un confrère journaliste et à sa rencontre avec Loyola Guzman responsable des finances de la guérilla, il va pouvoir partir là où sont les castristes et le Che. Rapidement interceptés, ils sont amenés au camp des guérilléros. Un homme intrigue Yann qui est persuadé que c’est le Che. Il mène son interview avec cet homme qui n’avoue pas pour autant son identité tout en jouant aux échecs avec lui. Le groupe du Che est encerclé par l’armée bolivienne. Yann va repartir avec un Français proche de la guérilla mais ils sont interceptés par l’armée. Il va pourtant rencontrer Régis Debray qui est en prison, le Français qui était avec le Che.
La suite c’est bien sûr la capture, la mort du Che exécuté et non pas mort au combat comme on a voulu le faire croire. L’enquête est particulièrement pertinente, avec le petit côté pro de l’info, le jeunot surdoué, qui fait bien dans le décor. La légende Guevara était en marche. C’est un rappel intéressant qui est clair et précis appuyé sur un dossier en fin d’album. La CIA, Castro qui l’aurait laissé tomber, le Che devenu gênant ? Ensuite pour ce qui est de la saga Guevara, du personnage, c’est l’Histoire qui peut juger.
Reporter, Tome 2, Bolivie 1967, les derniers jours du Che, Dargaud, 14,99 €
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