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L’Été en pente douce, une chaleur étouffante

Pierre Pelot est l’auteur du roman L’Été en pente douce dont l’adaptation cinématographique avait été signée en 1987 par Gérard Krawczyk. Pauline Lafont, Villeret, Bacri, Jean Bouise et Guy Marchand en ont fait un classique qui, trente ans plus tard, est revisité, une nouvelle vision, peut-être plus proche du roman grâce à Jean-Christophe Chauzy. Version BD, L’Été en pente douce est d’une force rare, totalement investi par le texte de Pierre Pelot, et les personnages reconstruits par le crayon de Chauzy. Un huis-clos campagnard qui va tourner au drame social mais vraiment par hasard.

Quand sa mère meurt, Fane hérite de sa maison prise en sandwich entre garage et entrepôt des Voke, un couple qui depuis des années veut faire main basse sur la bâtisse. Mais Fane dont le frère Mo est un brin attardé, flanqué de la belle Lilas qu’il a racheté contre une caisse de bières et 100 balles, ne veut rien entendre. Il est chez lui, point barre, et en plus il a une copine qui ne demande pas mieux que de devenir sa maîtresse. Enfin ça c’est pas pour tout de suite. Elle a pris des gnons Lilas et Fane fantasme quand il la voit se balader à poil dans le jardinet. Mo aussi il en ferait bien son quatre heures. Depuis qu’enfant, à la fin de la guerre, il a joué avec des grenades qui ont fait boum, ses neurones ne sont plus en phase. Fane, lui, a perdu une main. Il fait chaud, c’est l’été. Lilas bronze en string. Mo est un brave gars qui voue une passion à son chat. La mère Voke ferait bien dans le dérapage incontrôlé pour récupérer la baraque.

Lilas la gentille, Mo le déconnecté pas méchant, Fane qui est aussi un brave type, le trio pourrait presque prétendre au bonheur. Mais il faut toujours qu’il y ait une malfaisante dans le paysage. On sent à travers les pages la chaleur étouffante de cet été que Chauzy insère au fil des cases, de ses couleurs, ses aquarelles, de la sueur qui perle sur les corps. La tension monte. La Voke met la pression. La bombe est amorcée et le hasard va mal faire les choses. Jean-Christophe Chauzy signe avec son adaptation qui prend aux tripes l’un de ses meilleurs albums. Ce qui n’est pas peu dire.

L’Été en pente douce, Fluide Glacial, 18,90 €

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