Charles Masson a la générosité du cœur. Depuis ses débuts avec Soupe froide, cet ORL à double vie, BD et médecine, sait exprimer ses doutes, ses passions, ses batailles. Un médecin, c’est pour la vie mais aussi la maladie, la mort. On évite de s’attacher à ses malades quand on est médecin car c’est dur de les perdre. Masson a un sens de l’humain enviable, celui d’un vrai médecin, compatissant, ouvert, sensible. Il vient de publier le premier tome des Gens de rien. Marie, institutrice à la retraite, malade, a décidé envers et contre tout de vivre jusqu’à la fin du printemps. Remarquable de sensibilité, mais avant Charles Masson avait déjà su nous concerner, nous toucher. Voici un plongeon dans des textes dont il est le héros publiés dans Midi Libre depuis une première rencontre en 2003.
Soupe Froide avait été l’entrée en matière de Charles Masson, médecin ORL cancérologue de son état, et dessinateur de cet album coup de poing. Masson associé à Sylvain Ricard a choisi cette fois un domaine plus léger, les aventures d’Ernest dragueur impénitent qui tombe sur Peggy, un adapte fervente du bio et au passage un joli petit lot. Le couple va passer par tous les stades, séances chez un psy comprises. Mais il y aura erreur de casting malgré des affinités évidentes. Masson et Ricard scandent superbement au fil des saisons.
Les boules vitales, Éditions Futuropolis, 17 €
C’est un parcours atypique que celui de Charles Masson. Pour deux raisons. Un, il est médecin ORL et donc pas vraiment destiné à faire de la BD. Deux, dès son premier album, sorti en 2003, il avait séduit, montré un sacré talent et dérangé car témoin impartial de ces faits de vies insupportables que nous ignorons lâchement. Charles Masson a provisoirement quitté La Réunion où il habite. Il était à Montpellier chez Azimuts, pour son dernier bouquin Droit du sol (Casterman). L’auteur prend fait et cause. Le sujet est brûlant et ignoré. L’île de Mayotte, dans l’océan Indien, est française. On y trouve un nombre très important de clandestins venus d’Anjouan, des Comoriens pour qui Mayotte est la terre promise.
En racontant ce qu’il a vu, entendu, vécu, Masson trace un réquisitoire. Ses personnages – infirmière volontaire, médecin remplaçant, colons ou expatriés de tout poil, fonctionnaires, Comoriens – montrent toute l’ambiguïté du système. Ce sont des barques surchargées de clandestins qui se noient, les expulsions. Qui parle de Mayotte alors qu’un référendum pour un statut de département y a lieu ? Masson l’a fait avec un texte et un dessin en noir et blanc foisonnant, avec des destins parfois un peu nombreux mais toujours avec générosité.
Étonnante et séduisante cette escapade sentimentale de Charles Masson. Ce médecin ORL à Lyon a signé les excellents Soupe Froide ou Droit du sol. Des expériences vécues par ce médecin singulier. Cette fois, on suit un quinquagénaire expert-comptable qui a fait de sa vie un abécédaire amoureux. D’Anne à Zora, il lui faut décliner l’alphabet. Et dans un voyage qui le ramène en France il va se confier à un jeune auto-stoppeur, son double avec trente ans de moins. On retrouve toujours avec Masson, même pour une course à l’amour, une belle défense de l’humain.
La Dernière femme, Casterman, 14 €
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