28 juin 1914, une date qui va plonger le monde dans une nouvelle ère où on va se tuer à l’échelle mondiale une première fois suivie d’une seconde trente ans plus tard. Un archiduc pas vraiment intéressé par le pouvoir et la succession sur le trône de l’Empire austro-hongrois meurt assassiné avec son épouse. Le coupable c’est Gavrilo Princip. Grosse modo on connait ces évènements mais pas le mécanisme mis en place pour en arriver là, ni les hommes qui vont ensemble préparer l’attentat qui réussit dans des circonstances improbables. Jean-Charles Chapuzet (Vergès) a passé au crible l’évènement, les causes, les origines et les destins des protagonistes qui vont révolutionner l’histoire du siècle. Christophe Girard (L’Affaire Zola avec Chapuzet) l’a bien dessiné cet album phare particulièrement brillant et brûlant.
28 juin 1914, Principe attend ses complices, une poignée d’amateurs un brin abrutis, terroristes d’occasion qui parlent trop. Principe lui est préparé pour le coup qui va avoir lieu. Ils sont une demi-douzaine qui vont se répartir sur le trajet du convoi de François-Ferdinand qui est à Sarajevo. A Belgrade en mai les complices se sont réunis et ont des aides au sein de l’armée pour passer en Serbie mais tous auront évidemment un sort tragique après le meurtre. L’Autriche est l’ennemi héréditaire dominateur du pays. La Main Noire société secrète veut la mort du futur tyran qui succèdera à François-Joseph. Mais comment en est on arrivé là ?
La vie avant sa mort montre que l’archiduc n’avait aucune envie de devenir empereur. Le sort en avait décidé autrement. Après la tragédie de Mayerling il est l’héritier du trône sans oublier la dictature morale de son oncle François-Joseph. Les acteurs sur le terrain ont eux des origines diverses et se sont pris les pieds dans le tapis tout au long de tentative mais, voilà, la chance s’en est mêlée. Principe s’est retrouvé en première ligne par hasard et n’a pas tremblé. Certes l’époque était à l’attentat et à la mort violente des têtes couronnées. Un reconstitution fidèle tout en gardant une part de romanesque et qui pose une question : que se serait-il passé si Principe avait échoué et François-Ferdinand devenu un empereur austro-hongrois plus conciliant ?
Le Matin de Sarajevo, Glénat, 22 €
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