Un pied de nez, un clin d’œil, une bouffée de nostalgie, ce Réseau Mirabelle, qui conte par le menu les péripéties de deux résistants français à la petite semaine. Un jeu de piste rigolo pour ceux qui ont aimé le cinéma français ou américain des années soixante-dix. Chanoinat et Loirat ont donné à leurs héros les visages d’acteurs connus, voire oubliés de vieille série TV que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître. C’est dire. Une balade rigolote, sans prétention et prétexte à rire avant tout dans ce premier épisode, Opération Boomerang.
Double patte et patachon, en cette année 1943, en France occupée, Gaston et Henri ont créé le réseau Mirabelle. Pas doués les deux résistants et plus dangereux pour leurs compatriotes que la Milice et la Gestapo réunies. A Londres, Churchill et un général US (John Wayne) veulent obtenir l’aide de De Gaulle pour parachuter en France un commando pour tuer Hitler qui va y faire un tour du côté de Lyon. Quatre tueurs composent la force de frappe. En résumé Lee Marvin, Clint Eastwood, Charles Bronson et Lee Van Cleef sont de la partie. En France le SS Klaus Barbare (Christoph Waltz) évadé d’Injurious basterds de Tarantino assassine à tour de bras accompagné de son fidèle Alphonse Lafiente (Hardy Kruger). Gaston et Henri (à vous de trouver les modèles. Non il n’y a pas Sarkozy déjà utilisé mais cela prête à confusion) vont faire évader par hasard celui qui doit réceptionner le commando, James Gatling (Sean Connery).
On vous laisse découvrir les autres acteurs pris pour modèles par Loirat. Une piste, certains d’entre-eux ont été les compagnons d’un certain Thierry La Fronde, Robin des Bois de Sologne. Le scénario ne fait pas dans la dentelle et accumule cadavres et exécutions entre Tarantino, La Grande vadrouille, les Douze salopards et autres titres à retrouver. Il y a de l’action mais tout l’intérêt de l’album réside avant tout dans ces portraits caricaturés de héros-acteurs assez réussis.
Le Réseau Mirabelle, Tome 1, Opération Boomerang, Jungle, 11,95 €
L’allemand SS n’est pas Christoph Waltz mais Horst Frank (les tontons flingueurs).