Le dénouement, la conclusion d’un drame qui, dans ce tome 4 de Rio, Chacun pour soi, atteint des sommets de violence. Rubeus va jouer son va-tout face à un pouvoir extrémiste et policier. On se souvient que, bien que de parents adoptifs américains, il a pris fait et cause pour les habitants des favelas de Rio. Avec l’espoir de restreindre les pouvoirs des gangs tout en réhabilitant les lieux. Mais il est trop gênant et en plus, la Capitu enceinte de lui le tient par ses pouvoirs maléfiques. Corentin Rouge qui dessine Rio a été à bonne école. Il a signé les couleurs et certains détails de Gunfighter dessiné par son père, Michel Rouge sur un scénario de Bec. Un vrai talent. Le scénario de Louise Garcia a été en tout point bien mené dans cette course folle et tragique.
Une équipe de la télévision brésilienne vient rencontrer Rubeus dans la favela pour un direct. A l’écoute le gouverneur de l’état de Rio a réuni un cabinet de crise avec l’armée. Il a fait venir le colonel Moura qui a un compte à régler avec Rubeus. A la télé, Rubeus accuse le gouvernement de couvrir les trafiquants de drogue et la police d’être corrompue. Pour lui la favela de Bene Flo est prête à se battre puisque c’est le but final du gouverneur, investir les lieux. Il dénonce aussi le massacre accompli par Moura qui a éliminé les témoins. Désormais impossible de faire marche arrière. La guerre urbaine peut commencer.
Il est évident que l’album, le dernier qui fait 80 pages, ne peut-être qu’une apothéose voire une apocalypse dans tous les sens du terme. Rubeus découvrira des vérités qui auraient pu changer son destin. Des scènes de combats de rue impressionnantes, des perspectives et des cadrages efficaces, la nature va s’en mêler. Il faut se plonger dans ces pages où Corentin Rouge et Louise Garcia ont tout donné. Sans oublier non plus la charge évidente politique contre le durcissement du pouvoir brésilien.
Rio, Tome 4, Chacun pour soi, Glénat, 18 €
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