L’idée est plaisante et comme disait Fugain, c’est un beau roman, c’est une belle histoire. Un brave type, compositeur qui ne sait pas encore qu’il est brillant, largué par sa copine, a deux vies. La réelle et celle de ses rêves quand il dort. Dans Inversion, Sylvie Gaillard et Frank Woodbridge montent un scénario un peu facile mais amusant et tendre. Kolonelchabert donne un visage à ce gentil poète d’un trait léger mais bien ancré dans un réalisme finement observé. Une digression sympathique sur le rêve qui parfois, dans des cas que l’on espère joyeux, pourrait bien rejoindre la réalité.
Il est au radar Paul. Clara est partie et depuis il se bourre de tranquillisants et passe son temps sur le canapé à dormir. Le jour de son anniversaire ses copains débarquent chez lui pour faire la fête, mais quand il se réveille son meilleur ami Pierre qui était là lui téléphone de Los Angeles. Quelle est la vérité ? Paul a vécu deux évènements, un rêve et le quotidien auquel vient se greffer Nina, une amie de Clara passée pour récupérer ses affaires. Pierre remet de l’ordre chez son ami et Paul essaye lui de se remettre à ses compositions musicales. Quand une maison de disque à qui il a envoyé ses maquettes le convoque il s’y rend mais pas de rendez-vous. Furieux, Paul a encore mélangé son rêve à la réalité. Idem pour Nina qui passe le voir mais en fait n’est pas venue. Le mélange s’accentue. Clara réapparait. Paul se remet à écrire de la musique pris au piège de deux mondes incohérents en apparence mais qui semblent communiquer.
On se garde une part du suspense, gentil, qui s’impose quand même à ce récit agréable aux personnages plein de bonnes intentions. Le jeu des deux mondes est marqué par un fond de couleur différente. Un peu rapide peut-être la progression narrative qui évite les difficultés. Le dessin est bon alors on se fait plaisir avec pour une fois une histoire qui finit bien. Ils furent heureux et eurent de beaux enfants.
Inversion, Grand Angle, 16,90 €
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