Philippe Foerster a mélangé horreur, macabre, fantastique dans une œuvre atypique, incomparable. L’intégrale qui rassemble une sélection de ses histoires courtes est à son image, indéfinissable, mais totalement réjouissante dont Fluide Glacial a abrité les meilleurs moments.
L’introduction, ce sont Ferri et Larcenet qui la signe. Le crayon de Foerster est envoûté. Manu, après s’être laissé prendre au piège des idées noires, le rend à Foerster qui s’était mis à dessiner des fleurs. Tout est dit. La suite c’est du vrai Foerster dans toute sa splendeur. C’est pas beau de mentir, fiston, une nouvelle qui enchaîne dans le style enfant psychopathe pleurnichard mais qui se venge. Les cadavres et les squelettes mènent la danse en noir et blanc. Histoire porcine, Le Fossoyeur de papier, La Grande peur de Théodule Gouatremou, La peau sur les os, autant de joyeuses digressions paniquantes et noires à souhait qui font frémir de plaisir.
On pourra dire que le dessin de Foerster est un brin décalé. Reste qu’il colle avec ses récits, ses monstres humains et ses cauchemars ubuesques. On ne sort jamais intact de la lecture des troubles obsessionnels et humoristiques de ce maître du bizarre. Plongez sans hésitation, la noyade en vaut la peine.
Certains l’aiment noir, Fluide Glacial, 35 €
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