Il est très difficile, cinquante après, de se souvenir de la puissance émotionnelle de l’alunissage d’Apollo 11 sur la Lune le 21 juillet 1969. D’autres évènements ont souvent, par leur violence comme le 11 septembre, pris le pas sur ce qui était un exploit humain sans précédent. Neil Armstrong était le premier homme à marcher sur la Lune, sous les yeux de centaines de millions de spectateurs à travers le monde devant leur télévision, puis ce sera au tour de Buzz Aldrin. Michael Collins était resté en orbite dans la capsule. Pour avoir vécu en direct l’évènement, j’en ai gardé une formidable impression d’accomplissement, de réussite pour une humanité pas au mieux de sa forme. Guerre Froide, Vietnam, 1968, la Lune et son trio d’explorateurs dignes de Jules Verne apportaient espoir pour un futur plus serein qui ne serait qu’une étape rapide vers d’autres planètes. On allait construire une base sur la Lune qui serait habitée et le point de départ vers d’autres horizons. Mars entre autres. Et bien non. La Lune oui, avec d’autres missions, puis un coup d’arrêt et la Navette spatiale est rentrée en lice. Apollo 11 avait nourri tous les fantasmes, les envies, les joies de ceux qui, en pleine nuit en France, avaient vu Armstrong sautiller sur la Lune et lancer son fameux « un petit pas pour un homme mais un pas de géant pour l’humanité ». En signant l’album du cinquantenaire, Céka et Yigaël donnent une vison très exhaustive du projet Apollo, réussite et échecs, son accomplissement et montre comment l’équipage pour la Lune avait été constitué. On est à bord d’Apollo. Une BD document et hommage passionnante.
Avant de marcher sur la Lune, la parcours de Neil Armstrong sera celui d’un fou d’aviation, d’un pilote hors pair qui se battra en Corée ou volera sur le X-15, testera le B-52. Un vrai Buck Danny mai pour de bon. Il fait partie de l’élite. L’URSS a la main sur la conquête spatiale, les USA un retard terrifiant. Le tout sur fond de Guerre Froide et de conquête idéologique de nouveaux territoires. En 1961, John Kennedy va s’engager dans un challenge difficile. Il y aura un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie des années soixante. Les USA mettent toute leur puissance économique et intellectuelle. Les volontaires pour les vols habités arrivent à la NASA. Armstrong est retenu. Les programmes Mercury, Gemini et Apollo vont se succéder mais pas sans incidents dont mortels. Armstrong se montrera à la hauteur de son futur destin dans un vol difficile. Von Braun, créateur des V1 étrangers des V2 allemands, a été exfiltré par les Américains en 1945. Il dirige le programme du lanceur Saturn. Il y aura le drame d’Apollo 1, trois cosmonautes brûlés vifs dans leur caspsule, au sol, en simulation départ. Les Soviétiques, touchés eux-aussi, réussissent avec une sonde spatiale le premier aller-retour Terre Lune en 1968. La course est lancée. Qui va arriver le premier ?
La réponse on la connait. Mais on n’en savait pas autant sur les à-côtés que Céka et Yigaël passent au crible. Dont le léger antagonisme entre Aldrin et Armstrong, commandant de bord. Qui sera le premier à poser le pied sur la Lune ? Pas de temps morts, un excellent décryptage de la mission sur fond de ligne claire, sans ressemblance exagérée des personnages avec leur modèles, un bon découpage. Le dossier qui clôture l’aventure est parfaitement illustrée et complet, bourré d’infos sur les grandes dates de l’exploration spatiale. Un album collector.
Apollo 11, Les premiers pas de l’homme sur la Lune, Éditions Faton, 14,50 €
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