Quand on parle d’enfant sauvage, on pense le plus souvent au film de Truffaut sorti en 1969. Et de dessins pas tendres de Gotlib sans oublier que le sujet a été maintes fois traités. Truffaut s’était inspiré des mémoires de Jean Itard, le médecin qui allait prendre en charge le jeune garçon capturé à Lacaune dans le Tarn, limitrophe de l’Aveyron, au tout début du XIXe siècle. On l’appellera Victor et il sera étudié un peu comme une bête de foire par d’éminents médecins qui pour la plupart ne verront en lui qu’un attardé irrécupérable. C’est là où l’album que signent Céka et Yigaël prend toute sa mesure. Les deux auteurs travaillent le sujet, s’appuient comme Truffaut sur les écrits documentés du docteur Itard, racontent comment celui qui va devenir Victor arrivera mais à quel prix à se rééduquer si l’on peut dire à force de patience et de tendresse. Un dessin ligne claire, des textes précis pour une histoire où l’émotion est toujours présente.
A l’Institut parisien des sourds muets, on attend un jeune garçon capturé dans le Tarn. Le ministre est là. L’enfant ne parle pas, ne marche pas debout privé de tout contact humain. Le docteur Itard va le prendre en charge, l’amadouer. Son corps porte de nombreuses cicatrices et on a du mal à lui couper les cheveux. On l’emmène au Musée du Louvre mais reste insensible à l’art en général. Le professeur Pinel, patron de l’Institut, le prend pour un débile mental et s’en sert comme d’un cobaye. Pour lui, idiot, il a été abandonné dans la forêt après que ses parents aient tenté de le tuer. Itard prend le relais mais l’enfant devenu Victor fait la grève de la faim. Son univers lui manque trop.
C’est avec beaucoup de patience, d’affection et de travail qu’Itard va réussir à faire progresser Victor mais jusqu’à un certain point. On découvre toutes les étapes dans l’album. Victor est pour Itard l’homme primal à l’état de nature, à ses débuts. L’histoire est bouleversante car vraie. Un dossier très complet boucle l’album. On y passe en revu les enfants sauvages les plus célèbres, les théories très limites de Pinel pourtant précurseur de la psychiatrie moderne. Un album bien construit pour un lectorat Jeunesse mais pas que.
Victor, L’enfant sauvage, Faton Jeunesse, 16,50 €
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