C’est l’acte de naissance d’Israël que raconte Jérusalem de Nick Bertozzi et de Boaz et Moni Yakin. En 1945 la Palestine est sous mandat britannique. Après l’Holocauste, les survivants émigrent de plus en plus nombreux et rejoignent la population juive de souche avec la volonté de créer contre vents et marées un état juif indépendant. La famille Halaby habite Jérusalem. Ses membres dont certains ont combattu en Europe contre les Allemands sont partagés. Faut-il employer la force contre les Anglais voire contre les Arabes ? OU passer par le combat politique devant les Nations Unies ? Résistance ouverte armée ou pas, les Halaby sont comme beaucoup d’autres pris en entre plusieurs feux. Parti communiste, armée juive régulière ou Irgoun qui pratique le terrorisme, c’est une leçon d’histoire très peu romancée que décrit Jérusalem.
Arrivera 1948 et la création de l’état d’Israël, la première guerre contre les nations arables qui verra Jérusalem jusqu’en 1967 échapper à l’état hébreux. On suit le destin du plus jeune fils des Halaby, Motti, à travers une tragédie dont aujourd’hui encore et pour cause subsistent de lourdes séquelles non résolues. Le bouquin de 394 pages se lit sans pause. Le dessin en noir et blanc, très réaliste, dramatise le propos à juste titre sans jamais perdre l’objectivité nécessaire au récit.
Jérusalem, Portrait de famille, Casterman Écritures, 21 €
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