Michel Bussi le dit en préface de l’album. Ses Nymphéas Noirs, son best-seller, était réputé inadaptable en images. Ce que n’a pas fait le cinéma, la BD l’a tenté. Fred Duval, scénariste multi-facettes (interviewé par Ligne Claire) et confirmé s’est attelé à l’aventure. Didier Cassegrain (Piège sur Zarkass) a dessiné les Nymphéas. Alors que dire ? Que si on n’a pas lu le roman, on sera un peu désorienté par cette version BD. Et on s’étonnera de la pâleur volontaire des planches, des décors sur lesquels semblent être posés les personnages soulignés de noir. Certes, on traite d’impressionnisme mais bon. Reste bien sûr l’intrigue, machiavélique, tordue et compliquée à restituer car extra-temporelle. Avis moyen donc sur ces Nymphéas mis en cases avec cependant passion. Comme on l’a dit récemment pour Babylon Berlin, on peut adapter des polars, des romans, rien de nouveau sous le soleil, mais quel que soit le talent des auteurs qui prennent en charge la manœuvre, on n’est jamais vraiment sûr du résultat.
A Giverny a vécu Monet, Claude. Des Nymphéas à la pelle et un cadavre dans le ruisseau. L’inspecteur Sérénac est sur l’affaire. En prime il est spécialiste d’art. Le mort est un chirurgien, Morval. Dans sa poche une carte d’anniversaire pour les 11 ans du destinataire et une phrase, le crime de rêver je consens qu’on l’instaure. Une vieille dame semble être un témoin privilégié mais elle se tait. Son mari est mourant. Le médecin était un passionné de Monet et des femmes. Dans le village l’institutrice fait jaser. Très belle, Stéphanie fait immédiatement la conquête de Sérénac. Il cherche qui pourrait être l’enfant de 11 ans désigné par la carte. Fanette est une petite fille très douée en peinture aidée par un vieil américain, James, qui peint lui aussi. Son copain Paul est amoureux d’elle mais Vincent aussi. Le policier a retrouvé des photos très compromettantes du chirurgien avec plusieurs femmes. On trouve des traces de bottes près du cadavre. On enterre la victime. Sérénac tente de renouer entre eux tous les fils d’une affaire complexe. Morval voulait à tout prix trouver un Monet et une curieuse légende court dans Giverny.
Les pistes sont nombreuses, les fausses surtout. Mais ce qui part comme un polar campagnard on ne peut plus classique va déraper. On se mélange les neurones, on croit comprendre. Erreur. Qui est qui et surtout quand. Chut, suspense oblige, Bussi mène la danse. 140 pages pour tout savoir sur ces Nymphéas Noirs et ses mystères. Un voyage au pays de Monet dont on redécouvre des détails de vie occultés par Giverny. Une adaptation qui a le mérite aussi de remettre en lumière le roman de Michel Bussi, écrivain magicien et illusionniste.
Nymphéas Noirs, Dupuis Aire Libre, 28,95 €
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