Xavier Mussat se livre, ouvre son cœur, en montre les cicatrices et signe un beau bouquin, Carnation. Il y a chez le Nîmois Xavier Mussat une vraie franchise. 250 pages de passion et d’amour fou, de promenade sur un fil au bord du gouffre, à lire car Mussat, certes dessine, mais est un auteur qui connaît le poids des mots. Il les aligne en les choisissant, au gré de ses sentiments.
Une autobiographie cela ne s’improvise pas. Xavier Mussat plonge dans le sienne en noir et blanc à Angoulême. Il fera du dessin animé, aurait pu continuer avec une histoire d’amour compliquée et parisienne. Il travaillera pour Kirikou mais s’échappera histoire de refuser le système. Il ira d’expériences en coup de cœurs. Et puis il y aura Sylvia, pas vraiment une simple mais c’est toujours d’elles qu’on tombe amoureux fou. Elle a de grands yeux et est aussi insaisissable qu’un fantôme. Sylvia va envoûter Xavier. Il ne sait rien d’elle. Elle le mènera à un cul de sac après des hauts et des bas violents, angoissés.
Mussat dissèque cette relation sur laquelle repose Carnation, son ouvrage. Mussat illustre sa vie, sans complaisance, avec cette franchise dont nous parlions plus haut. On le suit dans sa course dont il ne redevient maître qu’en finale. Une passion pure, violente, exclusive, Xavier Mussat a rendu graphique son amour. Il l’a aussi exorcisé.
Carnation, Casterman, 25 €
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