Un chapeau melon acheté aux Puces à Bruxelles, Charles Singullier va voir sa vie basculer. Un honnête homme Charles qui va avoir une promotion mais ne sait pas qu’un fleuve gronde sous son galurin bombé. Magritte ceci n’est pas une biographie joue avec talent et bonheur sur les codes d’un surréalisme revisité par Vincent Zabus et Thomas Campi au dessin graphiquement parfait et innovant. Un jeu de piste, pourquoi pas sur les traces de Magritte dont Charles est le fil conducteur.
Il a le pas vif Singullier, et a chaud à la tête sous son melon. Il a une mission sans le savoir. Il porte le chapeau de Magritte et doit en découvrir les secrets. Fantomas en personne l’informe, personnage qui a séduit Magritte. Il n’y connait rien à Magritte Charles mais une charmante jeune femme lui confirme qu’il doit se libérer de l’esprit de l’artiste. D’œuvre en œuvre, Charles remonte la piste mais Magritte n’aime pas qu’on fouille dans son passé. Accompagné de sa muse, Charles va au musée et regarde les tableaux de son possesseur qui le trouve indigne de porter son chapeau. Il persiste et signe, embarque dans un train à vapeur et apprend que Georgette était la femme de Magritte. Il écrit sans s’en douter la vie du peintre et se perd dans un dédale de couloirs.
On est balloté par les pages, les flashs, les scènes qui tournent autour de l’œuvre. Un carrousel endiablé, coloré et à la limite de la logique. Il faut y trouver sa propre voie, sa vision aidée par un chemin de fer qui refuse la facilité. La fin apporte sa clé au rêve avec poésie et enthousiasme. Charles sera récompensé et le lecteur aussi si ce n’est que par le fait d’en savoir plus sur un grand artiste contemporain.
Magritte, Ceci n’est pas une biographie, Le Lombard, 14,99 €
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