Comment, quant on a conscience et surtout honte de ses origines arriver à les nier pour passer dans l’autre camp, celui des riches et des puissants. Une démonstration brillante, dure, sans concession, c’est celle qu’ont mis en scène dans Autopsie d’un imposteur Vincent Zabus au scénario et Thomas Campi au dessin très enlevé et talentueux. Ils avaient déjà publié un Magritte remarqué et Macaroni. A nous deux la vie, Bruxelles et tout ce qui doit aller avec quand on est jeune et ambitieux, à moins qu’on ne tombe dans un piège qui risque de tout remettre en question. Une comédie de mœurs dramatique assez noire, désespérée aussi. Louis Dansart va danser une gigue dont il ne maîtrise pas la musique.
Qui est Louis Dansart et en quoi sa vie a le moindre intérêt ? C’est ce que se dit le narrateur qui va le suivre à la piste ce jeune étudiant brillant mais sans un sou issu d’une campagne où il a été malheureux en famille, battu. Louis veut imiter les riches, arriver à en devenir un, s’immiscer dans un milieu où il va malgré ses efforts et ses renoncements dégager une odeur de pauvreté qui lui colle aux basques. Il est sûr que tous savent d’où il vient et le méprise. Il vit avec une jolie fille prostituée, Camille. On est en 1957, travaille pour devenir avocat mais il faut se nourrit, payer la fac. Camille l’embarque dans une soirée comme serveur. Il tombe sur un curieux personnage qui cite Shakespeare à tout bout de champ et lui propose de gagner beaucoup d’argent en rendant heureuse des vieilles dames. Un doux euphémisme.
Une victime Louis, désignée et sans appel mais il a quand même de la ressource. On le plaint car on sait que la vérité n’est pas loin de ce cas d’école, scandé par les conseils, les avertissements du narrateur, excellente idée scénaristique. Un brin parano Louis ce qui est voulu. Un masque de lézard pour soirée à thème, Louis comme le dit son mentor diabolique au nez de Cyrano est un personnage qui tient ses promesses, prévisible. A moins que. Rastignac à Bruxelles n’est pas encore sorti de sa ferme. Subtil.
Autopsie d’un imposteur, Delcourt, 18,95 €
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