Elle aura été non pas une anonyme mais au moins une grande discrète de la Résistance française. Madeleine Riffaud sera aussi une combattante politique, journaliste engagée dans les guerres de décolonisation et d’indépendance au Vietnam, en Algérie pour la presse communiste. Dans ce tome 3 ce sont ses premiers pas que l’on découvre, ceux d’une jeune femme tuberculeuse mais têtue, courageuse et flirtant avec l’inconscience dans un monde d’amateurs qui avant d’être opérationnels vont payer le prix fort face à un occupant sans pitié. Ce sont toujours Dominique Bertail au dessin et Jean-David Morvan au scénario qui continue cette saga dont ce dernier volet forme le premier album d’un cycle sur Madeleine Riffaud pendant la guerre.
L’amour rend aveugle, et pourquoi pas. Madeleine est amoureuse et ne voit que lui, son amoureux qui plus est résistant. Elle arrive à Paris, une capitale vert de gris où les Allemands sont partout. Elle vit sa passion et passe l’examen pour devenir sage-femme. Reçue elle veut aussi rentrer dans la Résistance et harcèle son fiancé. Propagande, patrouilles partout, les étudiants qui manifestent à l’Arc de Triomphe, le futur colonel Fabien qui abat un soldat allemand en juillet 1941, et des jeunes gens exigeants, Madeleine va devoir faire ses preuves et être testée. Elle a 17 ans et ses parents s’inquiètent de son indépendance dans une période où tout est danger.
Madeleine Riffaud est avant tout une femme de conviction et le restera. Elle va tout faire pour se faire admettre, découvrir la passion du père Lavaillard qui mourra en déportation, lui qui a compris que la base même de la résistance c’est de se taire. Il y a aussi son oncle combattant auprès des Républicains pendant la guerre d’Espagne. Madeleine apprendra aussi qu’un couple c’est un piège pour des résistants. Il y en aura toujours un qui parlera pour sauver l’autre. Ce sont ses valeurs de refus, de lutte que Madeleine Riffaud a voulu transmettre en parlant, en se racontant. Elle a bien fait car elles auraient une fâcheuse tendance à se perdre aujourd’hui où on célèbre presque la fin d’un couvre-feu sanitaire comme la liberté retrouvée en 44. Quelle distorsion morale et intellectuelle. Surtout ne pas oublier pour ne pas revivre.
Madeleine, cahiers 3, Dupuis, 15,95 €
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