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Jane, Charlotte Brontë adaptée et modernisée

Adapter de nos jours le roman mythique de Charlotte Brontë, Jane Eyre, était un tour de force aux nombreux pièges. Le changement d’époque qu’il fallait gérer, moderniser la psychologie des personnages, en développer certains comme Adèle, l’enfant que Jane va garder, l’épouse de son patron Isabel, folle dans le bouquin, dans le coma dans la BD, et bien d’autres points encore. Pour cela, tout reposait sur le scénario. Quand on sait que c’est Aline Brosh McKenna qui s’en est chargé pour ses premiers pas en BD, on ne pouvait espérer mieux que la scénariste du film, Le Diable s’habille en Prada. La saga de Brontë pouvait se mettre en place, révisée, proche des comédies dramatiques US à rebondissements multiples et pétries de bons sentiments. Au dessin, on oscille entre comics, franco-belge et Aggie sous le crayon parfois inégal de Ramon K. Pérez dans la gestion des expressions mais dans le ton du sujet.

Jane a eu une enfance malheureuse. Pour mettre de l’argent de côté et aller à New York faire une école d’art, elle a été marin pêcheur. Elle trouve un logement à New York mais pour conserver sa bourse d’étudiante, elle doit justifier d’un emploi. Elle devient la baby-sitter de la fille d’un milliardaire, Adèle, qu’elle réussit à séduire. Complètement abandonnée par son père, Adèle se rapproche de Jane. Garde du corps, une voiture qui lui fait peur, une porte à ne jamais ouvrir au troisième étage dans la luxueuse résidence, Jane comprend qu’elle est dans un monde dont les mystères la dépassent. Elle veut en avoir le cœur net et demande à voir son patron, Rochester, veuf et peu souriant. Elle découvre aussi son beau-frère, Richard Mason. Avec son aide, elle réussit à convaincre Rochester d’aller rencontrer les profs d’Adèle qui a des problèmes à l’école. Intrigué par la personnalité de Jane, Rochester s’en rapproche. Il lui parle d’Isabel son épouse et participe à des sorties avec sa fille. Rochester l’invite à assister à un ballet auquel elle va comme la Belle au bois dormant. Rochester lui reproche sa proximité avec Richard. A bord du yacht de Rochester, Jane entame une liaison avec lui.

Un joli mélo qui se dramatise sur la fin mais dont on est sûr du happy-end comme dans le roman. Les grandes lignes sont au rendez-vous. C’est un beau roman, c’est une belle histoire. Il ne faut pas y voir autre chose. L’adaptation bien copieuse se prêtait à cette mise à jour. On la lit d’une traite, tout à l’écoute des péripéties qui vont marquer la belle Jane avant qu’elle ne trouve un bonheur bien mérité avec la Bête. Édifiant et bon enfant.

Jane, Glénat, 18 €

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