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Hitler est mort, course au cadavre

Quand Staline veut à tout prix que ses troupes arrivent les premières à Berlin en 1945, il y a évidemment la volonté indiscutable que l’URSS communiste règle ses comptes avec son ex-allié nazi du pacte germano-soviétique, venge l’attaque de 1941 à laquelle il n’avait pas cru, les millions de morts russes. Mais Staline désire par-dessus tout mettre la main sur Hitler, mort ou vif, avoir la preuve qu’il est bien mort et pas parti sous d’autres cieux. Le doute existe et pourrait l’arranger. C’est cette course au cadavre que raconte sous forme de thriller, de rivalité entre services secrets soviétiques le triptyque Hitler et mort. Jean-Christophe Brisard au scénario connait bien le sujet et l’a enrichi sur le plan romanesque pour mieux encore le mettre en valeur dans toute sa violence. Alberto Pagliaro est au dessin, nerveux, saccadé pour bien marquer l’enjeu historique, diabolique et impitoyable de cette lutte pour les restes d’un monstre qu’en revendique un autre du même genre.

2 mai 1945, avec les troupes soviétique arrivent dans Berlin des commandos très spéciaux dont celui du lieutenant Elena Kagan du SMERSH. L’Allemagne n’a pas encore capitulé et si on pense qu’Hitler est mort, rien ne le prouve. Où est son cadavre et accessoirement celui d’Eva Braun ? Où sont ces fidèles, ses familiers, garde du corps, pilote, valet ? On a retrouve les Goebbels avec leurs enfants empoisonnés. Staline veut savoir. Les corps seraient toujours dans le bunker et Kagan les récupère et les emporte. A Moscou, Staline hurle. Il veut Hitler mais même le NKVD de Beria n’a pas la réponse. Le colonel Abakumov du SMERSH, pourtant sous ses ordres, le nargue. Il est protégé par Staline et sait que son commando à les cadavres. Beria va envoyer à Berlin un de ses meilleurs hommes Saveliev d’origine allemande. Beria et Abakumov entame une lutte à mort.

Pour affirmer que le cadavre est bien celui de Hitler, on sait qu’il avait fallu des témoignages comme ceux de Linge son valet, Baur son pilote, les empreintes dentaires authentifiées. Le scénario sous-entend que la fin des combats étaient liées à cette reconnaissance. Brisard va semer le doute et on en saura plus dans les prochains tomes. Reste que Staline a volontairement fait courir le bruit qu’Hitler avait pu s’échapper grâce aux Alliés. Alors qu’il était certain de sa mort et que le SMERSH (que l’on retrouvera plus tard face à un certain James Bond) avait rassemblé toutes les preuves possibles. Même si les historiens se sont affrontés sur le sujet. Hanna Reitsch avec Baur avait proposé à Hitler de l’emmener hors de Berlin en avion. Il avait refusé. A noter que le sujet avait aussi parfaitement traité dans Seules à Berlin de Nicolas Juncker.

Hitler est mort, Tome 1, Vigilant et impitoyable, Glénat, 14,95 €

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