Elle succède, si l’on peut dire, à Marilyn Monroe dans la série de Dupuis Les Étoiles de l’Histoire. BB est une icône comme le cinéma français n’en jamais connu d’autre. Question peut-être d’époque, de style de films, mais surtout de personnalité, de volonté et de talent quoiqu’on en dise. Un talent d’actrice qu’elle aura du mal à faire valoir, de femme libre et de conviction qu’elle paya souvent cher. Bardot a été, et est encore, l’égérie d’un pays, puis celle d’une cause, enfin celle d’hommes qui ont pas obligatoirement fait son bonheur mais au moins une partie de sa renommée, Gainsbourg, Vadim, Distel, Sami Frey, Bécaud. On en oublie mais Bernard Swysen (qui a réalisé avec Ptiluc Hitler) et Christian Paty (L’Odyssée de Pénélope) les passent tous en revue dans leur nouvelle biographie dessinée pleine d’informations, de détails. Qui est vraiment Brigitte Bardot ? Une question à laquelle tente de répondre l’album. Fillette et jeune fille dans un milieu huppé, elle connait la guerre et la folie des années cinquante. La suite, c’est un longue histoire d’un mythe pas simple, avec ses hauts et ses nombreux bas souvent tristes pour une femme attachante et sincère.
Paris septembre 1934, son père, industriel, aurait aimé un garçon. Brigitte a très vite une nounou pour cause de pleurs incessants. Puis une autre pas des plus sympas. C’est près de ses grands-parents qu’elle trouve enfant son bonheur. La famille s’agrandit, la guerre arrive avec l’exode de 1940, l’Occupation à Paris. Brigitte se met à la danse et commence alors une formation à laquelle ses parents participent peu. 1945 une nouvelle gouvernante et la possibilité d’entrer au Conservatoire. Le hasard s’en mêle, elle pose pour une couverture d’hebdomadaire que remarque la grande prêtresse de la mode Hélène Lazareff, épouse de Pierre homme de presse de renom. Les parents grondent face aux photos de leur fille dans Elle. Un certain Vadim, assistant de Marc Allégret, la rencontre. Amour à 18 ans et première tentative de suicide parce que ses parents veulent l’envoyer en pension, la saga Bardot commence.
Vadim aura été à plus d’un titre le Pygmalion de Bardot que ce soit sur le plan sentimental ou professionnel. Il va en faire un star. Les rôles petits souvent vont se succéder. Trintignant et Saint-Tropez, avec La Madrague, vont rentrer dans sa vie. Et Dieu créa la femme reste son film culte avec Le Mépris de Godard dans lequel joue Michel Piccoli, très grand acteur, qui vient de nous quitter. Elle aurait pu traverser l’Atlantique vers Hollywood, elle choisira un film noir avec Gabin, En cas de malheur, peut-être le plus fort de sa carrière. La vie de Bardot, devenue un symbole dans tous les sens du terme, est parfaitement racontée par Bernard Swysen. On y découvre une réalité certes connue pour l’essentiel mais présentée avec humanité, réalisme et objectivité. Bardot est une femme d’action, loin d’être une ravissante idiote. L’album est nerveux, bien fait avec toujours le trait volontairement légèrement caricatural, enchaîne, présente toutes les facettes d’une carrière et de prises de position authentiques et sincères au sein de sa Fondation pour la défense animale. Un personnage à multiples facettes, initiales BB.
Les Étoiles de l’Histoire, Tome 3, Brigitte Bardot, Dupuis, 20 €
Bonsoir
Bien sur que je vais acheter cette BD et deux fois plutôt qu’une !
Ah oui, dans la rédaction de votre article vous avez marquez « Paris septembre 134 » euh ! c’est 1934, BB est née le 28 septembre 1934 au 5 place Violet à Paris 15ème et ce à 13h20
Corrigé, merci !