Comment raconter simplement mais sans trahir les deux-chefs d’œuvre antiques que sont l’Iliade et l’Odyssée ? Soledad Bravi a trouvé si l’on peut dire la recette. Rien ne manque à son récit qui s’appuie sur des vignettes ramassées, où seul l’essentiel est dit, accessible à tous. Sacré Homère, lui qui faisait un peu dans le tiré à la ligne, cette version épurée, décapante mais réjouissante remet en plus les pendules à l’heure et on a l’impression enfin de tout comprendre de cette saga éternelle.
Du Mont Olympe à Ithaque, la route va être longue. Des Dieux qui se tirent la bourre, des déesses qui se la jouent Miss Univers, un beau blond, Pâris, à qui elles demandent de compter les points, Hélène qui se fait la malle à Troie, Ulysse qui quitte son île et sa femme, une guerre et un cheval de bois, on en passe et des meilleures. L’Iliade c’est une affaire de sentiments, l’Odyssée une histoire de fidélité avec des étapes à la Koh Lanta ou à la Fort Boyard.
Un vrai plaisir que de dévorer ces mises à jour claires, drôles, actualisées. L’humour d’Homère est enfin dévoilé par Soledad. Car il faut en avoir de l’humour pour embarquer ses personnages dans des aventures pareilles. Exemple, le talon d’Achille. Incroyable d’imprévoyance coupable, non ? Et Ulysse avec les sirènes ou Calypso ? Pas net le garçon, enfin il revient quand même à la maison et fait le ménage. Subtile Soledad Bravi qui a publié déjà son Iliade et son Odyssée dans Elle où elle tient rubrique. Un bonheur surtout quand on a passé des années au lycée à traduire Homère.
L’Iliade et l’Odyssée, Rue de Sèvres, 10 €
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