Il fallait oser. Guillaume Bouzard, avant de chevaucher avec Lucky Luke, est allé dans les tranchées histoire de voir ce qu’il s’y passait surtout en cette année de commémoration du centenaire de la bataille de Verdun. Il a été étonné Bouzard, et nous aussi. Ses compte-rendus de la vie de Poilus au quotidien flirtent entre humour noir et patriotisme désespéré, chronique de l’absurde dont la vie est le prix à payer. Les Poilus, dans ce tome 1, frôlent et frisent vraiment le burn-out. Quant aux boches ce sont des méchants.
Des noms à coucher dehors, un état-major facétieux, le sort d’une escouade tient à peu de chose dans les tranchées. Surtout quand on s’appelle Prépuce ou Lachatte. Si un colonel s’ennuie quoi de mieux qu’une petite offensive locale mais meurtrière. Une ruine fera l’affaire pour l’honneur de la France. Le mieux c’est une bonne équipe de rugby qui balance au pied des grenades vers les boches. Affaire de professionnels la guerre mon bon monsieur et d’initiatives. Sports encore avec un petit match de foot contre les frisés. Ah les bougres ils ont gagné. Et le trésor des Templiers c’est à Verdun qu’ils l’ont planqué. Pauvre Gros Bidon et sa dernière lettre posthume.
Il l’a fait Bouzard. Y en a qui sont passés en conseil de guerre pour moins que ça. L’humour il devait en falloir une dose sévère en 1916. Bouzard, à sa façon, rend un vrai hommage, spirituel et fort à ces braves types qui ont flingué leurs vingt ans dans la boue, pensant avec force que grâce à eux ce serait la der des ders. Le burn-out était déjà le mal du siècle ? Au sens propre du terme. Mieux vaut en rire. Ça marche.
Les Poilus, Tome 1, Les Poilus frisent le burn-out, Fluide Glacial, 10,95 €
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