Pratiquement jour pour jour, un an pour qu’un nouveau tome des Vieux Fourneaux nous arrive, tout chaud, entre nos petites mains moites d’émotion et de bonheur retrouvé. On a abandonné les Zadistes du tome 4. C’est pour mieux passer aux migrants, mon enfant, avec un tome 5, Bons pour l’asile. Mais il est vraiment inconscient, Lupano. Il veut nous les enfermer les trois déglingués du bocal ? Enfin, pas vraiment mais c’est vrai, qu’une fois encore, façon jobards délurés et jusqu’au boutistes, ils vont faire dans le puissant, l’irrémédiable et avec l’air, en plus, de ne pas y toucher. On y ajoute une petite couche famille qui se retrouve avec Juliette en mal de grands-parents et il y a de l’émotion dans l’air vicié de la capitale. Ah, au fait, c’est vrai. Pour cette fois, Lupano et Cauuet s’évadent de la campagne et vont squatter, au sens propre du terme Paris my love. Ni yeux ni maître, tout ces fadas qu’on aime.
Ambassade de Suisse, les anars hors d’âge font de la résistance et Pierre avec eux. Sauf que quand les poulets les embarquent, le Pierre il retrouve Patricia, dite Patate, devenue flic. La Patate, il l’avait prise sous son aile, gamine à La Courneuve, mais de là à penser qu’elle allait trahir sa classe et passer à l’ennemi. Il a honte le binoclard. Et c’est pas gentil. En plus il a oublié que ses copains, Émile et Antoine, débarquaient pour le match France-Australie. Avec Juliette. Rendez-vous pour Antoine dans un bar théoriquement avec Sophie mais c’est son père, son fils à lui, qui débarque. Et donc le grand-père de Juliette. On suit ? Sévères manigances chez les aïeux. Juliette leur a collé la garde conjointe de Juliette. Va falloir l’apprivoiser la petite mais il a tout prévu le nouveau papy. Émile, lui, se rend au domicile de Pierre, mais il ne comprend plus rien. BCBG l’ambiance. Où sont les migrants ? Fanfan, tordue mais bon cœur, va lui faire un cour sur comment camoufler la misère. Chez Dave Hiock and Demi Grants, on fait dans le subterfuge moral et social. Et il n’a pas encore tout vu le fou de ballon ovale.
Une succession de tableaux nerveux, vifs, rapides qui ont tous, en arrière plan, une petite idée derrière la tête. On divertit mais on dit ce qu’on pense. Les migrants car « ce ne sont pas les étrangers qui font peur mais les étrangers pauvres », la fliquette « qui s’en carre l’oignon » que Pierre n’aime pas son job, les Australiens et leur Nauru Island, les croulants ont du répondant à travers la voix de Wilfrid Lupano. Il y aura l’instant émotion avec Juliette et Fanfan qui se fait « péter le toquant en remuant du derche ». On n’en rajoute pas sur le travail de Paul Cauuet. Le duo fait la paire dans le talent. Comme d’habitude, jamais déçu.
Les Vieux Fourneaux, Tome 5, Bons pour l’asile, Éditions Dargaud, 12 €
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