Et si, quand on est amoureux, on se pétrifiait, on devenait une statue, style coup de foudre qui fige. Ce qui n’est pas faux en fait, au moins au figuré. C’est ce qui arrive dans Amorostasia, le nouvel album de Cyril Bonin. Coup de foudre donc pour corps de pierre, un virus a envahi Paris, celui de l’amorostasie. Un roman fantastique qui disserte aussi sur la force des sentiments, la passion, qui depuis les premiers jours fait marcher le monde. Un danger l’amour ? Faut voir.
Kiran a été choisi comme cobaye pour chercher un vaccin contre le virus de l’amour, l’amorostasie, un épidémie qui fige les cœurs tendres. Statufié depuis trois ans, Kiran fait un malaise ce qui réveille sa compagne Olga, elle-aussi, figée. Pas prévu au programme et Olga découvre un monde où tout tourne autour des précautions, médicaments, brassards, pour éviter la paralysie de l’amour. Pourtant des réseaux de résistance se sont mis en place qui vont aider Olga à délivrer Kiran. Olga est aussi un espoir pour les chercheurs car son organisme a peut-être produit un anti-corps.
Cyril Bonin a décrit un monde qui est sous le signe de l’amour devenu danger. L’idée est séduisante car Bonin raccroche un discours finalement assez politique à son ouvrage. On peut aussi penser au Sida, à la lutte contre le libre arbitre humain pour lequel l’amour est prioritaire face à une société productiviste, à un combat contre un gouvernement de l’extrême qui pourrait se servir de l’épidémie pour manipuler les populations, aux religions. Cela dit, Amorostasia est, aussi et surtout, un hymne à l’amour, envers et contre tout, dans lequel on suit avec joie Olga et toute la bande de joyeux sentimentaux prêt à tout pour s’aimer. Heureusement.
Amorostasia, Tome 2, Pour toujours…, Futuropolis, 19 €
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