Un conte, c’est toujours une histoire un peu bizarre. Blanche-Neige, Pinocchio, voire Barbe Bleue, on sait qui les a écrit. Mais pas vraiment qu’elle en a été la source d’inspiration, réelle ou inventée par leurs auteurs. Avec sa nouvelle collection À l’Origine des contes et trois albums, Glénat ouvre des pistes avec la complicité de Philippe Bonifay.
Dans la mémoire collective, Blanche-Neige c’est le dessin animé de Disney et la méchante reine avec sa pomme empoisonnée. Et bien non. Blanche-neige et les sept nains, vous allez tout en savoir avec ce premier album qui, sous ce titre, ouvre la collection. C’est dans un cirque que commencera le conte, un cirque avec ses nains bien sûr flanqués d’un gros ours. Et la petite fille qui a perdu sa maman va devenir leur amie. Ottavia, très belle et très brune, séduit le papa et va bientôt décider de zigouiller la gamine quand elle le pourra. Avant tout elle s’occupera de son riche époux. Une version plus dure bien sûr mais qui a déjà tous les ingrédients des grands contes. Miroir magique en prime, le tout sous le crayon angoissant de Fabrice Meddour. Il a mis en scène les frères Grimm qui auraient trouvé leur inspiration dans un curieux livre.
À l’origine des contes, Blanche Neige, Éditions Glénat, 17,50 €
La Barbe-Bleue tuait ses femmes. A chaque petite nouvelle il interdisait d’aller dans une pièce du château. On sait la suite. Charles Perrault avait un frère, François. Sur sa tombe Charles va lui raconter sa nouvelle histoire et celle de deux jumeaux pendant la peste noire en 1350. L’un des deux frères aura la peste et n’en mourra pas. Il sera défiguré.Les deux frères seront artistes aux talents inégaux. Mais les jumeaux vont rapidement basculer sur la pente du crime. Bonifay rajoute une part d’exotisme aux méfaits de Barbe-Bleue et une fin surprenante même si l’histoire a quelques longueurs. Stéphane Duval a par contre un dessin réaliste qui va à merveille à l’horreur de ce conte terrifiant.
À l’origine des contes, La Barbe bleue, Éditions Glénat, 17,50 €
Pour Pinocchio, on est dans un environnement similaire à Blanche-Neige. Disney a donné comme originale à des générations sa version du conte de Collodi. Gaston, qui va devenir l’ami de Collodi, est le directeur de l’opéra de Paris. Louise, sa jeune fille, invente des histoires et à une marionnette au long nez. Elle rêve de monter sur scène et créer sa propre pièce. Louise visite l’exposition universelle et tombe en arrêt sur une attraction dont une énorme baleine est la vedette. Fête foraine ou exposition, nez qui s’allonge, Louise en pension reçoit le conte de Collodi qu’elle lui a inspiré. C’est, des trois albums, le plus poétique. L’option choisie par Bonifay est tendre, bien menée. Avec Thibaud de Rochebrune au superbe dessin, Philippe Bonifay a donné à Louise et à ce Pinocchio une saveur singulière et très crédible.
À l’origine des contes, Pinocchio, Éditions Glénat, 17,50 €