Il n’a jamais vécu que parmi les siens, des « prolos » comme on disait et pourtant il voulait changer de milieu, nourrit de littérature pour devenir écrivain. Bobby (merci Dallas) arrive à la ville et va grimper les échelons mais le bonheur n’est pas pour autant au bout de la route. Pas tout de suite. Hugues Barthe raconte sa vie en dents de scie.
Bobby est pris comme employé dans la librairie d’un ami de son oncle, Jean Détalminil. Peu à peu il devient un élément incontournable et rencontre la fille de son patron. De sa chambre de foyer il va passer dans un monde qu’il ne connait pas, celui de la bourgeoisie dont inconsciemment il rêve. Sa culture littéraire va l’aider. Il épouse la fille et la famille à la fois. Ce qui lui permet de renier ses origines ou au moins de s’en éloigner. Mais sa vie ne le satisfait pas malgré ses avantages et un beau-père qui le traite comme un fils. Bobby n’arrive pas à écrire son roman. Il lui faudra rompre pour se retrouver mais ses thèmes romanesques sont autobiographiques.
Le cheminement de Bobby est très bien décrit par Hugues Barthe. On sent soit une expérience personnelle, soit des recoupements de faits authentiques. La migration sociale n’est pas simple. On en voit les difficultés et les remises en question ou les trahisons involontaires. Le trait est simple influencé par les romans graphiques US. Un ouvrage qui a du poids et touche par sa sincérité.
Bobby change de linge, La Boîte à Bulles, 19 €
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