On attend toujours un nouveau titre signé par Enki Bilal. Au tournant pour certains car il ne laisse jamais indifférent en particulier les médiocres sceptiques. Au passage pour ceux qui reconnaissent en lui un talent rare qui a insufflé au 9e art une vision qui dépasse le simple cadre des bulles mais ne veulent pas l’avouer. A la sortie pour ceux enfin qui curieux et amateurs de ses qualités de conteur, d’homme de pellicule sur papier, prennent plaisir à suivre Bilal sur ses chemins de traverse toujours renouvelés aussi bien graphiques que scénaristiques. Bug est son nouvel album, le premier d’une suite. Un big-bang informatique, plus de réseau, ni de mémoire vive, l’homme en est réduit à se souvenir et à faire jouer ses neurones. Si il lui en reste. Bilal serait-il le prophète de la fin annoncée d’un monde qui bégaye de plus en plus, le nôtre ? Bilal serait-il Philippulus ?
2041, la Terre est aux abonnés absents. On ne se connecte plus, le web est mort, les applications aussi, les programmes s’effacent. Les avions tombent, les ascenseurs se bloquent. Le progrès informatique a explosé en vol. Dans les étoiles où les spationautes sont tous dépendants des serveurs embarqués c’est la panique. Il faut revenir au manuel. Seul le rescapé d’un vaisseau, Kameron Obb peut encore se souvenir des codes. Plus encore il semble être devenu la mémoire de l’humanité informatique. Les médecins qui l’examinent trouve un parasite qui se balade dans son corps. Une tache bleu s’agrandit sur son visage. A terre sa femme et sa fille Gemma s’inquiètent pour lui. Tous les gouvernements sont prêts à tout pour le récupérer, disque dur unique du savoir universel. Obb a le cerveau en ébullition mais son retour sur Terre ne va pas être une réussite. Un psychopathe est sur la piste de sa fille qui a été enlevée.
Bilal revient en partie aux fondamentaux tout en restant fidèle à ses principes de découvertes, d’univers à héros décalé, solitaire, atypique mais humain. Ce Bug est une base sur laquelle il surfe. Mémoire quand tu nous tiens, mais laquelle ? Celle dont on doit se faire un devoir et la cultiver ? Celle artificielle, piège à codes, à rythmes ? On peut parler de thriller contemporain cadré, découpé sur un format qui limite les fantaisies et donne à Bilal obligation de concentration et le pousse au dépassement. Des cases indépendantes, libres, le bleu et le gris Bilal. Une lecture entrecoupée de journaux papier redevenus source quasi unique d’informations, à l’orthographe héritée des SMS. Une vision à la fois apocalyptique et porteuse d’espoir car replaçant la femme et l’homme dans leurs rôles primaires mais vitaux de décideurs uniques.
Bug, Livre 1, Casterman, 18 €
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