Un beau cadeau de dernière minute, Bidouille et Violette, deux ados qui vont vivre leur premier grand amour, c’est Bernard Hislaire dont Ligne Claire évoquait récemment la réédition du Siècle d’Eva sous sa signature d’Yslaire, créateur aussi de Sambre. Bidouille et Violette, ce sont les années soixante-dix dans un journal de Spirou qui était encore dans les rails de ses débuts et innovait avec cette chronique sentimentale face aux séries d’action ou d’humour.
Bidouille est rondouillard, a de beaux yeux et est un timide. Violette est l’égérie du collège, belle mais tout aussi timide que Bidouille. Ils étaient faits pour se rencontrer, en douceur, pour une histoire d’amour comme on n’en vit qu’à seize ou dix-huit ans. Autour d’eux il y a leurs parents. Bidouille a perdu sa maman et son père le bride en permanence. Violette est tout autant en opposition avec son père.
Une histoire d’amour n’est jamais simple. La jalousie est aussi de la fête, les angoisses de l’avenir ou d’étapes à franchir. Hislaire n’a pas fait dans l’historiette simple et sans relief. Il noircit les états d’âme de ses héros, les expose dans les quatre albums que vont durer leur aventure en particulier avec La Reine des glaces où poésie et drame se mélangent avec Violette qui est prête à payer le prix de son amour.
Si Hislaire sait ajouter la pointe d’humour nécessaire il ne se prive pas d’apporter l’émotion, la tendresse de cet amour au quotidien comme on peut, nombreux, se souvenir d’en avoir vécu et jamais oublié. C’était cela la force de Bidouille et Violette que l’on retrouve avec plaisir dans une intégrale enrichie de croquis et de l’histoire de l’histoire.
Bidouille et Violette, Intégrale, Glénat, 38 €
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