On se souvient du très bon Fenêtres sur rue, matinées et soirées, de Rabaté. Un accordéon recto verso avec Sir Alfred et Tati pour guide au long d’une journée sans paroles mais pas sans références et charmes. Cette fois c’est Frédéric Bézian qui s’y colle avec Le Courant d’Art. Même format et principe, les récits Yin et Yan, sur deux créateurs mythiques, Oliver Byrne et Piet Mondrian, l’un pourrait ne pas aller sans l’autre.
Pas évident de mettre en exergue deux hommes connus certes mais qui ne comptent pas parmi les incontournables. De Mondrian, pour l’anecdote, il existe un superbe hôtel sur Sunset boulevard à Los Angeles aux trois couleurs fondamentales plus le noir et blanc. Pour son ouvrage Bézian part sur le principe de la découverte d’un bouquin solitaire découvert dans un grenier. Byrne, le mathématicien illustre la géométrie d’Euclide par des ronds, des triangle, des carrés bien sûr rouges, jaunes et bleus. Le lien avec Mondrian évidemment. Une rencontre, une influence entre les deux hommes, l’histoire et la comparaison, la création du Bauhaus, maison d’artistes à Weimar, on surfe sur l’art des années trente.
Toutes les pages sont scandées par les trois couleurs, le noir et la blanc. On déplie, on découvre la nazisme montant. Mondrian dit tout devoir à Byrne. Le Courant d’Art est une fantaisie, une association d’idées que Bézian décline en traits appuyés et toujours aussi porteurs d’émotion, de fresques qui décollent. Mondrian et Byrne se complètent, se relancent dans une séduisante démonstration artistique qu’invente ou réinvente Bézian.
Le Courant d’art, Noctambule, Soleil, 18,95 €
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