Une BD courageuse, plus que militante, avec Un Tout petit bout d’elles, Zidrou et Raphaël Beuchot parlent clairement de l’excision couramment pratiquée aujourd’hui encore dans les pays africains, voire en Europe par les populations immigrées. Au Congo où se passe l’action, un ouvrier chinois et une jeune congolaise vont tenter de s’aimer avec en toile de fond l’avenir de la petite Marie-Léontine qui pourrait être une nouvelle victime. Une grande émotion et un récit clair, sans détour.
Yue travaille sur un chantier forestier qui l’a fait venir de Chine. Il est tombé amoureux d’Antoinette, une Congolaise qui a une fille presque adolescente, Marie-Léontine. Yue et Antoinette essayent d’avoir une vie de couple alors qu’il est interdit par l’entreprise chinoise à ses employés d’avoir la moindre relation avec les filles du pays. Yue découvre qu’Antoinette a été excisée, qu’une partie de son sexe lui a été retiré, une coutume africaine fréquente et mutilante. Trois millions de fillettes sont excisées dans le monde chaque année. La jeune femme va raconter à Yue comment dès son enfance on lui a appris que cette mutilation était indispensable pour trouver un mari. Yue assiste aussi au racisme de son patron chinois pour les Africains. Marie-Léontine est emmenée par sa grand-mère pour être excisée.
Ces mutilations génitales sont basées sur la coutume et n’ont pas de fondement religieux. Destinées à garder la femme sous tutelle, les excisions sont très largement pratiquées de la Mauritanie à l’Égypte, au Mali. En parler est nécessaire. Le travail de Zidrou replace le phénomène dans son contexte. L’album se termine par un dossier explicatif bien fait. Violence et pudeur se mélangent. On comprend aussi le poids de la coutume et de la tradition. A méditer. Cet album conclue la trilogie africaine des deux auteurs.
Un Tout petit bout d’elles, Le Lombard, 27 €
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