Éditos

Valérian, la cité des mille planètes, à voir pour voir

Chose promise, chose due. On est allé voir, un peu réticent, Valérian de Luc Besson, en un dimanche matin méditerranéen nuageux. Ce qui explique peut-être, climat oblige, l’impression mitigée voire ombrageuse face à ces deux heures et demie de space opéra qui certes déménagent mais sont pas vraiment ce que l’on pouvait espérer de l’adaptation de la série de Christin et Mézières (Dargaud). Au moins, et ils ne sont pas obligatoirement les plus nombreux, par les lecteurs de la série. Surtout ceux qui ont grandi avec elle. Mais était-ce le but ?

L. Besson ®

Alors convenue cette amourette sur fond de planète dévastée pour cause de guerre intersidérale et dont les survivants squattent le vaisseau amiral Alpha, un conglomérat de tous les peuples de la galaxie, la cité des mille planètes. Agents spatio-temporel, Valérian et Laureline qu’il veut à tout prix épouser sont chargés de découvrir ce qui se passe au sein d’Alpha malgré les réticences du commandeur dont on sent bien dès le départ qu’il est le méchant de service. Quand l’intrigue est bien en place Besson attaque ferme avec des effets spéciaux, une réalisation et une mise en scène qui s’impose mais permet quand même au couple de héros joué par Dane DeHaan et Cara Delevingne de faire front. Un casting qui pouvait inquiéter mais qui en fait est une réussite, efficace, charme, action, humour, complicité. L’ennui dans tout ça c’est qu’il n’ y a pas de vrai suspense et que dès le départ, quand on a bien assimilé le pitch, on sait que tout finira bien. Un manque de montée en puissance pour un film pourtant bien fait, qui séduit en douceur, mais dont la plupart des spectateurs ne connaissaient pas la série dont il est adapté.

L. Besson ®

Normal d’ailleurs. Ce qui n’est après tout pas un mal. Il faut rajeunir le public qui découvrira ainsi on le souhaite les albums. Adapter est un art difficile. Besson a fait son Valérian, pas un copié-collé et c’est plus honnête, avec des moyens colossaux, Rihanna en prime façon Avatar, des clins d’œils à quelques personnages mythiques de la BD, une bonne dose de morale. On ne s’ennuie pas malgré quelques longueurs. Et pour cause mais pour se faire vraiment sa propre idée il faut aller voir Valérian. Il manque un petit quelque chose pour vraiment casser la baraque. De toute façon on n’est pas déçu sauf qu’il vaut mieux y aller sans idées préconçues. On lui souhaite tout le succès du monde car Besson y a vraiment mis son cœur. Et Christin et Mézières ont dû ressentir un vif plaisir à enfin découvrir leurs héros en chair et en os. J-L.T

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