Une œuvre futuriste dont le cadre est l’hégémonie d’un Empire Américain sous le signe de la religion toute puissante et de peuples qu’il veut soumettre à tout prix. Little Bird de Ian Bertram au dessin (Bowery Boys), Darcy Van Poelgeest au scénario et Matt Holligsworth aux couleurs est une fable à la fois réaliste, fantastique, onirique, qui finalement reprend presque ce qu’a été la création et le développement des USA sur le territoire américain. Indiens, blancs, religieux, on est dans un univers violent qui repose aussi sur l’histoire du Canada, les premières populations et leurs croyances dans ce parcours initiatique captivant. Un album qui mérite bien de figurer dans « Les rattrapés de l’été »
Little Bird est une jeune métisse que sa mère, chef de tribu en guerre contre les gens du Nord, a caché pour qu’elle survive. Elle est porteuse d’un message pour le chef de la résistance et d’un objet qui semble être une montre. Little Bird, ou Petit Oiseau, découvre que tout a été détruit autour d’elle. Il faut qu’elle libère la Hache, qu’elle sauve le peuple. Au Nouveau Vatican des Nations Unies d’Amérique, la Révérende convoque l’évêque seigneur de la guerre. Désormais fini le capitalisme, le darwinisme, le vicaire du Christ a tout balayé. Little Bird poursuit sa route dans la neige et réussit à pénétrer là où est gardé la hache. Mais cela risque de ne pas être simple.
L’oppression au nom de dieu, avec un petit côté Moebius dans le dessin très coloré et vibrant, Bertram et Van Poelgeest tracent une fresque où deux mondes s’affrontent sans pitié. On est bien sûr du côté de Little Bird, du rêve et de la liberté de pensée dans cette quête identitaire complexe. Avec en prime une sorte de réminiscence aux années 70, assez psychédélique, mais très comics, très riche. Un OVNI, ce Little Bird mais dans lequel on se laisse embarquer.
Articles similaires