Un classique que l’on a plaisir à retrouver, à relire grâce à l’excellent travail d’éditeur de Nicolas Anspach. L’Œil du chasseur est réédité accompagné d’un dossier de douze pages qui apporte tout un ensemble détaillé d’influences, un large travail de recherche par Charles-Louis Detournay. On y redécouvre bien sûr le dessin de Philippe Berthet au moment même où sort son dernier album scénarisé par Van Hamme, La Fortune des Winczlav. Philippe Foerster était au scénario de ce polar road-movie qui flirte avec quelques-uns des grands classiques du cinéma, de La Chaine à Sans Pitié. On en dira aussi que Berthet avait un trait qui humanisait largement son dessin et le récit, de façon très différente en fait d’aujourd’hui.
Il n’a pas eu de bol le naïf Climby. Il est tombé dans le pénitencier où règne le plus tordu des gardes chiourmes, Hunter à l’œil de verre. Son but, casser moralement et physiquement ses locataires. Sauf que Climby se fait la malle sous le regard attentif de deux Mormons. Celle qui a récupéré Climby, c’est la jolie Sally. Il veut l’amener dans les bayous de Louisiane , un endroit où il rêve de vivre avec elle malgré un énorme alligator, Coffin (NDLR : cercueil). Mais les deux hommes en noir les pistent comme Hunter, vexé par son évasion et qui a pris un congé pour le rattraper. Va y avoir de la concurrence pour la tête du gentil mais finalement pas si limaçon que ça.
Une bonne histoire, une belle intrigue sur un superbe papier, trente ans et pas une ride, Nicolas Anspach a réédité avec bonheur ce thriller galopant, réjouissant et qui rebondit comme il faut. Des personnages qui font le poids, des sauvages et des malfaisants tordus avec un Hunter qui demande à être découvert dans le style Oncle Paul sur le retour. Berthet a retravaillé la couverture originale et on se souvient qu’il avait aussi signé avec Foerster Chien de Prairie chez Delcourt en 1996. Un régale et des retrouvailles qui valent le détour.
L’Œil du chasseur, Anspach Éditions, 16 €
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