C’est un reportage, une reconstitution précise et documentée de l’incendie qui a mis cruellement à mal Notre-Dame de Paris, a failli l’emporter à jamais, détruire non seulement une merveille architecturale mais aussi un symbole majeur de l’Histoire de France. Le 15 avril 2019, le monde va vivre en direct l’impensable, l’inconcevable. Les flammes dévorent la cathédrale, sa charpente séculaire, embrasent et détruisent la flèche ajoutée par Viollet-le-Duc. Mais grâce au courage, au professionnalisme des pompiers que ce soit de Paris ou des alentours de la capitale, Notre-Dame certes meurtrie, certes encore vacillante sera sauvée. Sous la houlette de Stéphane Bern, Arnaud Delalande avec Yvon Bertorello, les couleurs de Franck Perrot indispensables, transcrivent le drame en BD dessinée par Cédric Fernandez que l’on a aussi retrouvé dans Gravé sur le sable. Un ouvrage qui explique, montre, permet une approche claire et précise tout en mettant en exergue non pas la fatalité mais les risques énormes qu’encourent la plupart de nos édifices nationaux. Tout en rappelant comment Notre-Dame avait été imaginée, construite en deux cents ans, ses aléas au cours des siècles.
Le lundi 15 avril 2019, le soleil brille sur Pari, la parvis de Notre-Dame est occupé par les touristes, une messe célébrée à l’intérieur. Une première alarme retentit. On évacue immédiatement alors qu’une seconde alarme sonne. Il est 18h43, un agent de sécurité qui est monté sous la charpente découvre les flammes. C’est immédiatement le branle-le-bas de combat au PC des Pompiers de Paris. Les deux généraux qui le commandent (les pompiers parisiens sont des militaires comme ceux de Marseille) prennent les choses en main. Accident lié aux travaux ou attentat criminel ? Comment protéger les lieux et intervenir au plus vite sachant la hauteur de la cathédrale. Des équipes de reconnaissances pénètrent dans l’édifice, montent dans le transept nord. Les flammes prennent une ampleur exceptionnelle, le feu progresse et à 19h57, en direct sur toutes les chaines du monde entier, la flèche en bois ajoutée par Viollet-le-Duc bascule, s’effondre dans le brasier. L’équipe dans le transept est coincée.
Minute par minute, heure par heure, avec les craintes de voir le feu tout dévaster, les piliers s’effondrer, la cathédrale s’affaisser, ses trésors dont la couronne d’épine dont on raconte les origines disparaître alors que le plomb des plaques qui fond on est au sein même de l’un des plus marquants évènements de ces dernières années, que l’on soir croyant ou pas. On apprend qu’il y a un croqueur de feu qui va face au flammes pour mieux qu’une photo rendre compte de la situation. Un rôle primordial. Il y aura aussi les politiques venus aux nouvelles qui eux-aussi vont vivre un évènement d’exception. Le pire pouvait arriver, la propagation du feu au quartier, à l’Hôtel Dieu, les canalisations de gaz qui explosent. L’eau des lances fragilisait le mortier des pierres et datait du Moyen Âge. Pourtant, elle va tenir la vieille Dame, peut-être aussi parce que ses créateurs, ses bâtisseurs étaient des maîtres d’œuvre de génie. De Hugo à De Gaulle à la Libération, à la Révolution qui la transforme en temple de la raison et casse ses sculptures, Notre-Dame n’a pas cédé grâce aux pompiers exemplaires. Reste à savoir le pourquoi du feu et comment elle supportera aussi le choc de sa reconstruction partielle qui devra se faire en douceur, dans le respect de ce qu’elle était et sans trop de précipitation. Comme celle de Reims l’a été après la Première Guerre Mondiale. Un album nécessaire qui devait être fait pour le devoir de mémoire. Bon dessin très travaillé de Fernandez. Un album réalisé en partenariat avec la Fondation Notre-Dame.
Notre-Dame de Paris, La nuit du feu, Glénat, 14,95 €
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