Olivier Berlion s’est attaqué à l’une des affaires criminelles les plus compliquées de la seconde moitié du siècle dernier. Qui a tué le juge Renaud à Lyon le 3 juillet 1975 et pourquoi ? Olivier Berlion apporte des réponses, des pistes dans la trilogie, Le Juge, qu’il consacre au juge Renaud, personnalité hors normes surnommé Le Shérif, ancien résistant qui a combattu avec de futurs membres du milieu lyonnais et qui a fini par gêner aussi les politiques. Dans le tome 2, Berlion passe au gang des lyonnais, début de la fin pour le juge Renaud.
En 1971, à Strasbourg, a lieu un hold-up de près d’un milliard de francs. Sans bavures et sur renseignements. Schnable, un truand lyonnais est dans le coup mais a été manipulé par ses complices. Renaud pense comme un autre juge que cet argent va devoir être recyclé. Le SAC, service musclé gaulliste pourrait être dans le coup afin de trouver l’argent nécessaire pour financer le parti. A Lyon Renaud gère à la fois les affaires de plus en plus nombreuses et ses deux fils dont l’un accumule les problèmes. Ce qui ne fait pas changer le style de vie de Renaud. Un braquage a lieu à Vénissieux et ce n’est qu’un début. Les truands règlent leurs comptes.
Le juge en savait trop et la vérité sur les affaires lyonnaises qui allait éclater allait vraisemblablement mouiller les politiciens à un niveau élevé. D’où cette mort programmée et pas vraiment élucidée. La mort du Juge reste toujours une affaire sensible. Olivier Berlion en décortique le mécanisme avec brio et objectivité, le tout soutenu par son dessin efficace que l’on retrouve aussi dans sa nouvelle série chez Glénat, L’Art du crime.
Le Juge, La République assassinée, Tome 2, Le Gang des Lyonnais, Éditions Dargaud, 13,99 €
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