Il y a du Woody Allen dans cette balade existentielle de Charles Berberian, un brin désabusé dans sa recherche du Bonheur occidental. Dans le ton et l’écriture. On a beau se dire que ces chroniques sont basées sur l’humour, il n’en reste pas moins qu’on se sent dans le registre de la caricature sans vraiment de concession pour une époque, la nôtre, pas si épique que ça. Démoralisé, à l’ouest, Berberian dans un univers difficile à maitriser. On le suit nonchalant et visage tendu. Une découverte qui révèle une autre facette de lui. Charles Berberian expose ses planches du 18 au 29 mai au Monte en l’air, 71 rue de Ménilmontant, Paris 20e. Dédicace-rencontre le mercredi 18 mai à 18h30 à l’occasion de la sortie de l’album.
Un auteur de BD vieux et célèbre, la galère pour ce bon Charles et une attachée de presse fille à papa, ça commence bien. Berberian et Gotlib, un acte manqué au départ et une blessure à vie ? Comme son désir inassouvi de rejoindre les Monthy Python’s. Regard décalé et enquête chez les riches, Berberian continue sa plongée en apnée avec des pointes politiques qui flirtent avec le surréalisme. Le trio Hollande, Sarko et DSQ (!) jouent au cerceau. L’Europe est sauvée mais qui est président ? Lucidité et vague à l’âme, Berberian se rapproche de Mélenchon mais ne dégage pas du personnage son côté acteur qui ne colle pas avec les idéaux soi-disant défendus. Manque de recul peut-être ou regard trop tendre pour un politique surfeur prêt à tout. Mais ce n’est qu’une parenthèse car Berberian a l’humour en bandoulière face au net, aux losers de tout poils, aux cons tout court.
Charles Berberian en Albator, regard triste, croque le bonheur mais lequel ? Difficile de se faire une idée. Pas simple, il le dit. Berberian peut-il faire carrière seul, livré à lui-même ? Il se moque de son propre personnage et réussit par contre à émouvoir, cœur tendre dans un monde qui ne l’est pas. On est pris entre deux feux, une grande sympathie pour l’auteur de talent, sa poésie, et une pointe de regret que tout ceci ne soit pas plus achevé.
Le Bonheur occidental, Fluide Glacial, 17 €
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