Charles Berberian et Fred Beltran, un duo pas si évident à rapprocher, à imaginer travailler de concert, qui plus dans un environnement fantastique pour ne pas dire SF. Comme quoi il ne faut jamais jurer de rien car ils se connaissent depuis des lustres même si ils se baladent dans des univers différents. Ils s’étaient dit qu’ils bosseraient ensemble. Dixit Berberian qui signe l’avant-propos de leur bébé, Nathanaëlle, une jolie fille à l’œil mutin et à la détente facile. Un monde où ceux d’en bas, qui vivent dans la peur d’une nouvelle catastrophe, ignorent ceux d’en haut, des immortels dont les âmes, si pognon, se réincarnent dans d’autres corps. Berberian et Beltran même combat.
Melville est un robot qui se retrouve dans la panade, entouré de cadavres. Avec lui il y a Nathanaëlle et plein de flics qui veulent leur faire la peau. Une semaine plutôt, le patelin, Melville était tranquille. Un type, Vivier, parle au robot dans lequel l’âme des on père s’est réincarnée. Un obsédé du café, la machine qui ramène à sa sculpturale et jeune mère le fils un brin gêné. Ils lui feraient bien un sort au paternel qui regrette son nouveau statut même si il a pu choisir le modèle. Une semaine plus tard Vivier en prend plein la tête, des balles traçantes, et Nathanaëlle se demande ce qu’elle fait dans cette galère. Elle vivait avec un abruti qui avait des hallucinations. Mais dehors on se souvient que l’apocalypse a détruit la Terre obligeant à se réfugier dans les profondeurs. Sauf que certains doutent. Ce n’aurait été qu’une fausse alerte et la vie existerait toujours dehors. Nathanaëlle va aller prendre l’air histoire de se rendre compte.
Escroquerie, fausse nouvelle, réalité, qui est vraiment Nathanaëlle ? Elle est remontée à la surface et ce n’est pas obligatoirement une bonne nouvelle pour son père, Tabor, grand manitou d’en haut qui a une commission sur le dos. Politique, intérêts divers, il va falloir éradiquer la fille qui tombe sur le paternel-robot. Toute cette édifiante histoire se laisse bien lire tout en laissant parfois décontenancé. Le dessin de Beltran accentue le côté loufoque par des personnages sérieux et détonants. Les gentils et les méchants, les élites et le bon peuple, Berberian joue la carte sociale d’un monde qui n’a pas évolué malgré les siècles.
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