Un génie qui a révolutionné le monde de l’automobile, techniquement, socialement et indirectement politiquement dans un contexte historique troublé. Si c’est son nom que l’Histoire a retenu, Renault, c’est son prénom Louis qui a fait la différence. Car c’est Louis Renault qui a été le fer de lance de la grande histoire de l’automobile française. Personnage entier, fort peu diplomate, visionnaire, la biographie que lui consacrent Benjamin Benéteau et Antoine Lapasset est à la fois à charge plus ou moins consciemment et un hommage d’une rare concision dont la qualité d’écriture, les dialogues font la différence qualitative ajouté à un dessin marquant.
Alors Louis Renault, collaborateur en 1945 ou victime d’un pouvoir qui a trouvé le moyen de se débarrasser d’un anti-social casseur de grèves et mettre la main sur une affaire qui marche ? Au départ, de milieu aisé, Louis Renault est un homme seul, un mécano, un manuel qui n’a pas une vraie formation, construit des bolides en cette fin du XIXe siècle, fait des courses et a un caractère de cochon. Ses frères dont Marcel lui donnent un coup de main et la première Renault prend son envol. La marque aussi avec une usine qui va grandir à vue d’œil. La mort de son frère Marcel en course l’atteint de plein fouet. Renault se cabre quand on lui parle des rendements d’un Ford. Son obsession est la production mais il doit affronter la grève de ses 4000 ouvriers. Il la brisera par un lock-out. Ce que n’oublieront pas les syndicats.
La vie de Louis Renault est une lutte permanente, le progrès en marche, le génie d’un constructeur qu’un certain Citroën va bloquer provisoirement. Il y aura la guerre de 14, son char Renault FT17, une merveille si l’on peut dire d’efficacité. Il devra affronter des états-majors incompétents. Ce qui va se reproduite en 1939 avec Gamelin, incompétent notoire. Alors collaboration ou pas, camions pour le front de l’Est, vengeance et règlements de comptes ? Billancourt sera son chef d’œuvre que les Alliés bombarderont. Tout est dit, montré sur ce solitaire génial dans cet album qui est une somme qui se referme sur la mort de Louis mais ouvre la voie à d’autres Peugeot qui sont toujours là aujourd’hui.
Renault, les mains noires, Le Lombard, 16,45 €, Édition spéciale Le Mans, 23,90 €
On avait déjà signalé que La Sagesse des mythes, la collection consacrée à la mythologie…
Du vécu un peu amélioré mais qui sur le fond est passionnant et remarquable. Comment…
Récompensé par le Grand Boum-Ville de Blois, David Prudhomme préside la 41e édition du festival…
Un bel album ce qui est tendance, dos toilé, beau cartonnage et 240 pages, Mémoires…
On les suit de très près les éditions Anspach car c'est vrai on a un…
L’auteur et dessinateur de bandes dessinées Mathieu Sapin préside aux côtés de Michel-Édouard Leclerc le…