Sisco Tome 10, haka tordu à Wellington

Exécuteur des basses œuvres de la République, même en free-lance, Sisco continue son chemin de croix et cette fois ce sont deux agents français devenus un peu trop gênants dont il a dû s’occuper. Dans l’épisode 2, Maori Blues, Legrain est arrivé à une parfaite maîtrise de son héros, accentuant au fil des album le caractère hors normes de Sisco pour lequel Benec, avec son scénario, a posé les jalons bien ancrés d’une série qui est devenue un classique. Pas un souriant le Sisco mais un efficace qui pourrait peut-être finir par avoir des états d’âme.

Maori Blues Une barbouze pour une mission lointaine qui a un peu foiré au moins en apparence, Sisco a été obligé de faire un carton sur les deux agents français qui se sont fait avoir par la police de Nouvelle-Zélande. Pas question qu’ils parlent. A Wellington, le service de renseignement du pays on n’a pas aimé et une agent russe plus la CIA est aussi sur le coup. Sisco est seul mais déterminé et prêt à passer des alliances de circonstances si besoin. C’est la Russe qui se rapproche de Sisco mais John Doe, l’Américain vient troubler la fête. De quoi obliger tout ce petit monde à mentir pour être crédible. Sisco et Doe décident de travailler ensemble et on découvre que les agents français ne sont pas vraiment hors-circuit. Reste à les exfiltrer et tous les moyens sont bons pour Sisco.

Ce qui fait aussi l’intérêt de la série, c’est que tout est bien cadré dans l’intrigue, en souplesse et crédible. Comme disait récemment un certain président normal à des confrères la France peut avoir parfois à se salir les mains mais pour sa propre défense. Le côte obscur de la force. Sisco dans ce diptyque revient à un rôle plus conventionnel de barbouze manipulateur et cynique. Il se sert en priorité de ses neurones pour piéger ses alliés qui lui feraient bien un enfant dans le dos tout en montrant qu’il peut être un brin sensible. De l’espionnage mis en musique graphique parfaite par Thomas Legrain à qui l’on souhaite, tout en continuant Sisco, de trouver de nouvelles pistes.

Sisco, Tome 10, Maori Blues, Éditions Le Lombard, 12 €

Sisco

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