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Eternum : Christophe Bec a découvert une belle et dangereuse endormie extra-terrestre

Christophe Bec est reparti dans les étoiles. Avec Eternum (Casterman) que dessine Jaouen, Bec a écrit un vrai récit de science-fiction. En l’an 3000, un sarcophage mystérieux doué de pouvoirs maléfiques est découvert sur une planète colonisée par les Terriens. On est dans la lignée des films des années 80, d’Alien à Lifeforce Un choix que Bec revendique pour ces trois tomes qui vont permettre de découvrir que la femme a peut-être été l’avenir de l’homme. Cet article a paru dans le numéro d’été du mensuel ZOO. Jean-Laurent TRUC.

« Je n’ai pas voulu faire une histoire mystique », précise de suite Christophe Bec. Sur cette lune minière que les Terriens exploitent et percent de galerie, ils tombent sur un sarcophage qui pourrait prouver que des civilisations extra-terrestres ont existé. Un vieux sujet qui a donné déjà pas mal de titres au 9e art. Sauf que cette fois l’objet semble émettre des ondes maléfiques. « Sans vouloir dévoiler l’intrigue », poursuit Christophe Bec, « c’est un mélange d’influences que Jaouen et moi avons en commun en particulier sur le plan cinématographique. Le sarcophage va provoquer des réflexes autodestructeurs parmi les humains de la base minière et ensuite à bord du vaisseau venu voir ce qui se passe ».

De la SF pure et dure qui avait besoin d’un élément humain capable de se rapprocher du sarcophage et de son contenu potentiel. « J’ai choisi Adam Sanders, un soldat traumatisé pendant une guerre sur Terre qui ressemble au conflit afghan. J’ai mis en fait longtemps à cadrer tous les éléments de cette histoire. Adam, avec son syndrome, est la clé du scénario et a débloqué l’ensemble. C’est le lien indispensable ». Car, bien sûr, le sarcophage constitué de métaux inconnus n’est pas vide.

« La SF devait être divertissante, une fantaisie ». Bec a modernisé l’univers de ce qu’il qualifie lui-même comme un série B sans thématique. « Jaouen avait envie de se faire plaisir au dessin et je suis très peu interventionniste quand je suis scénariste. Je ne fais surtout pas de story-board. Je suis vigilant sur la narration graphique et très précis dans mon écriture. Jaouen a eu beaucoup de liberté. Son dessin est solide ». Le résultat est en effet efficace : action, soutenu, progression de l’intrigue et découverte des pouvoirs du sarcophage, incompréhension provisoire des témoins dont les pulsions de tout type sont accentuées.

Une boîte de Pandore

La violence va se déchaîner à l’ouverture du sarcophage. Une splendide jeune femme, parfaite, et qui semble vivante en est extraite, inconsciente. On comprend que désormais c’est une sorte de boîte de Pandore que le Terriens ont mise à jour. Mais d’où vient-elle ? « Dans les tomes 2 et 3 nous sommes influencés par une autre film Sunshine dans lequel une expédition devait raviver le soleil qui menaçait de s’éteindre. C’est une SF plus littéraire, plus moderne mais je ne voulais pas me laisser enfermer ».

Pas de pathos dans le déroulé d’Eternum. La jolie dame dans son semi-coma a beaucoup de pouvoirs. Elle pourrait bien dérégler autre chose que les pulsions des humains. Ce sera l’enjeu du tome 2 qui sera, Bec le dit, « surprenant ». Et Adam Sanders, soldat perturbé, va être affecté à la garde de la belle endormie que l’on veut ramener sur Terre.

Tout est à attendre de la part de Bec, scénariste créatif. Il va aussi se lancer dans un western chez Glénat avec Michel Rouge, Gunfighters, sur la guerre des barbelés. Elle a opposé petits fermiers et éleveurs qui voulaient que leurs troupeaux puissent se déplacer sans contraintes. Sans oublier la série sur l’Aéropostale chez Soleil pour laquelle Bec a fini une biographie de Saint-Exupéry. Toujours des histoires de ciel et d’étoiles.

Eternum, Tome 1, Le Sarcophage, 48 pages couleur Casterman, 13,50 €

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