Si, parmi les grands pilotes qui ont fait la gloire de l’Aéropostale on se souvient de Mermoz, Guillaumet ou Saint-Exupéry, il y a eu aussi les humbles, les bons soldats qui ont fait tout autant que les stars pour la gloire de la ligne. Dans la collection que Bec a consacré au sujet, c’est au tour d’Henri Rozès de faire la une de ce nouvel album, le sixième de la série. Rozès, ancien pilote de la guerre de 14, n’était pas une tête brûlée. Homme de courage mais capable de savoir jusqu’où il ne faut pas aller, Rozès a été un des personnages marquants de la ligne.
Fin de la guerre en 1944 dans un petit village de Haute-Garonne. Un vieux monsieur discute avec un ami manchot. Il se souvient de son enfance et de son incorporation en 1914. Henri Rozès monte au front. Il est blessé mais à découvert l’aviation. Dans les tranchées, il fait partie d’un corps franc qui détruit les nids de mitrailleuses allemandes. Transféré dans l’aviation, il est pilote à la SPA 99 dans la chasse et abat des avions allemands. Après la guerre, il cherche du travail. En 1924, il est dans l’Aéropostale, passe les Pyrénées et se sort de situations difficiles. Il rencontre Mermoz qui fait son fameux vol d’évaluation et se fait virer par Daurat. Rozès ne défie jamais le destin. C’est un pilote intelligent, raisonnable et qui sait se faire aimer, respecter. Au Maroc en 1925, il manque y laisser la vie face aux Maures qui mettent sa tête à prix. Mais le courrier passe.
Rozès était un excellent pilote mais pas une tête brûlée. Ni imbu de sa personne comme, malgré son talent, Mermoz. Rozès ira en Amérique du Sud puis sera pilote en 1940 avec Saint-Ex. Au dessin Fabrizio Faina et Mauro Salvatori, Christophe Bec au scénario, un hommage nécessaire rendu à un homme juste bien rendue en images par les auteurs.
L’Aéropostale, Des Pilotes de légende, Tome 6, Henri Rozès, Soleil Éditions, 14,50 €
Articles similaires