Il y a eu de Cape et de crocs, mais c’est une autre histoire. Et aujourd’hui de Cape et de mots adapté avec elle du roman de Flore Vesco par les Kerascoët. Autant dire qu’avec l’affection qu’on porte aux œuvres du couple, de Miss pas touche à Beautés ou Jolies ténèbres, c’est un plaisir de les retrouver à nouveau pour une balade au charme fou avec la très délurée Serine qui a en a un peu marre qu’on la prenne pour une potiche. Le dessin et les textes, dialogues souvent d’origine ne font qu’un. Le style des Kerascoët a fait merveille pour retranscrire les aventures épiques de cette Cendrillon joyeuse et pleine d’humour. Un des plus savoureux albums du moment.
Elle rigole Séraphine dites Serine, fait la folle mais a une mère tristounette qui aimerait qu’elle apprenne les bonnes manières et trouve chaussure à son pied. On se serre la ceinture au manoir et les petits frères sont de gais lurons, le papa pas tout à fait sénile mais pas loin est fatigué au point d’en mourir. Serine décide d’aller tenter sa chance à la cour, devenir demoiselle de compagnie de la reine qui ressemble un peu à celle d’Alice au Pays des Merveilles. Elle débarque au château et le hasard fait qu’elle intègre le service de la reine, la jeune comtesse, qu’elle trouve plus belle qu’une esperlune. Mais qu’est ce qu’une esperlune dont désormais toute la cour parle ? La nouvelle favorite ne s’est pas fait un copain du secrétaire du roi Léo III qui en plus a des vues sur elle, le malotru. Serine va devoir inventer de nouveaux mots pour s’en tirer comme la lifrejole. Elle hante trois nuits de suite les couloirs du palais, ,tombe sur le gentil fils du bourreau et découvre qu’un complot se trame dans l’ombre.
Un conte léger qui flirte avec le drame, aérien avec des personnages pleins d’humour ou de bêtise. Le trait s’envole et Serine devient une victime possible, allez-savoir. Manigances et fou du roi extravagant, Serine accumule les traits d’esprit et esperlune. Des mots qui jouent entre-eux pour mieux défendre leur héroïne. Un bonheur dan ce monde où le langage est trop souvent galvaudé, démoli pour un vocabulaire sans âme.
De Cape et de mots, Dargaud, 20,50 €
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